L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) propose à la Commission européenne une série de mises à jour des règles sur les contrôles médicaux des pilotes, une suite attendue du crash de la compagnie aérienne low cost Germanwings en mars 2015, causé par le suicide du copilote. Dans son communiqué du 16 aout 2016, l’EASA précise que parmi les propositions figurent le renforcement des contrôles médicaux de classe 1 initiaux et récurrents pour tous les pilotes, en incluant le dépistage des drogues et de l’alcool, une évaluation extensive de la santé mentale, et un meilleur suivi en cas d’antécédents de troubles psychiatriques. L’agence souhaite aussi augmenter la qualité des examens médicaux dans l’aéronautique, en améliorant la formation, la supervision et la surveillance des médecins qui les pratiquent. Et elle veut aussi prévenir les tentatives de fraude des pilotes en exigeant des centres et des médecins de l’aéronautique qu’ils signalent toute évaluation incomplète des pilotes aux autorités compétentes. L’AESA soulignent que ces propositions sont accompagnées d’une mise à jour du Part-MED, destinée à aligner les règles de l’aviation sur les dernières avancées de la médecine et à « boucher les trous identifiés dans l’expérience opérationnelle ». Elle insiste sur le fait que toutes les parties prenantes ont été consultées, et que le résultat présenté hier tient compte « des recommandations de sécurité pertinentes » faites par le Groupe de travail dirigé par l’EASA après l’accident du vol 4U9525, ainsi que par le BEA français. Mais elle souligne aussi que ces idées, qui ressemblent en gros à ce qu’avait préconisé le BEA en mars dernier, ne sont qu’une base pour les propositions législatives de la Commission européenne : ces dernières doivent être présentées d’ici la fin de l’année. Puis elles seront discutées, votées, ratifiées etc… Le 24 mars 2015, Andreas Lubitz, copilote du vol 4U9525 de Germanwings entre Barcelone et Düsseldorf avec 150 personnes à bord, avait profité de l’absence momentanée du commandant de bord pour s’enfermer dans le cockpit, et engager la descente de son Airbus 320 jusqu’à le faire percuter un massif des Alpes de Haute-Provence. L’homme avait multiplié les rendez-vous avec des médecins pendant les semaines précédentes, parlant entre autres de sa peur de devenir aveugle.