Les négociations entre la direction de la compagnie aérienne Air France et les syndicats représentant les hôtesses de l’air et stewards se heurteraient à la demande d’un gain de productivité de 7,5% sur cinq ans, le SNPNC-FO évoquant même une « déclaration de guerre ». Les discussions sur le nouvel accord d’entreprise des PNC de la compagnie nationale française reprendront le 5 janvier 2017 sur un désaccord : la proposition de gain de productivité, de l’ordre de 1,5% par an sur cinq ans (la durée envisagée de l’accord), selon les syndicats qui contestent non seulement le chiffrage de ces gains, mais aussi le principe de demander de nouveaux efforts aux hôtesses et stewards. La direction d’Air France aurait présenté son objectif comme une simple « compensation » de la hausse annuelle de 1,5% du GVT (glissement vieillesse technicité, permettant à la compagnie d'ajuster la rémunération à l'ancienneté et au grade) ; mais les efforts demandés « sont plutôt de l'ordre de 25 à 30% », affirme Christophe Pillet (SNPNC-FO) dans l’Express, tandis qu’à l’UNAC Florence Arrighi évoque un « ressenti inacceptable » devant ces premières propositions « indécentes et provocatrices ». Autres axes de négociation avancés par Air France selon le SNPNC, la modification des règles de congés, le déplafonnement du nombre maximal d’heures de vol sur long et moyen-courrier à 85 par mois, une refonte des blocs réserve… Le syndicat avait publié mardi un communiqué comparant les propositions de la direction, qui viennent s’ajouter à l’embauche de PNC en CDD ou la diminution des équipages sur long-courrier, à « une déclaration de guerre ouverte à notre métier, une volonté de briser la filière PNC en la précarisant et en la vidant de ses forces vives. La Direction a décidé  de transformer  notre métier en job et d'en finir avec les PNC Air France en les dégoûtant et en les épuisant ». La question des salaires n’a en revanche pas encore été abordée. Tous les syndicats représentatifs de PNC répètent en outre leur refus de faire des efforts supplémentaires après ceux consentis dans le cadre du plan Transform 2015, lors duquel ils avaient atteint des gains de productivité de 20%. Air France n’a pas commenté ces informations, regrettant seulement dans Le Figaro que les négociations ne soient pas restées confidentielles. Rappelons que l’accord PNC arrive à échéance fin février 2017, suite à la prolongation de quatre mois obtenue en octobre dernier lors de l'arrive de Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe Air France-KLM, le temps qu'il présente son nouveau projet stratégique Trust Together. Les précédentes négociations s’étaient terminées par une semaine de grève en juillet et aout dernier, ayant entrainé l'annulation d’environ 1400 vols et coûté quelque 90 millions d'euros à Air France.