Qatar Airways a d’autre part inauguré jeudi dernier son nouveau salon Premium à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, d’une superficie de plus de 1000 m² avec 200 places assises. Il offre aux passagers de Première et de classe Affaires « un environnement sophistiqué, moderne et spacieux pour se détendre » et commencer « leur expérience de vol cinq étoiles », avec entre autres une brasserie et une charcuterie, deux terrasses sur le toit où les passagers peuvent admirer la vue de Paris « et de la Tour Eiffel », des ordinateurs, le wifi et des douches « qui contribuent à une atmosphère chaleureuse et relaxante ».
Akbar Al Baker s’est dit « ravi d'être présent pour inaugurer officiellement le salon Premium de Qatar Airways » à CDG, le troisième salon de ce type « qui démontre notre engagement envers la France et la mise en valeur de notre offre de produits, que ce soit dans le salon lui-même, les avions modernes que nous pilotons sur notre triple service quotidien vers Paris, ou notre expansion avec l'annonce de vols directs vers Nice » à partir du 4 juillet. Dans un entretien accordé à La Tribune, il a aussi rappelé les cinq vols par semaine prévus vers Lyon, sans donner de date de lancement mais en ajoutant que les deux aéroports de province seront à terme desservis quotidiennement : « les négociations n’ont pas commencé », de nouvelles discussions étant prévues le mois prochain.
Annonçant d'autre part une entrée en Bourse dans les dix ans à venir (« elle était prévue en 2009 » mais a été retardée par la crise de 2008), le dirigeant en a profité pour revenir sur les accusations de subventions illégales portées entre autres par Air France ou Lufthansa : « le gouvernement du Qatar nous détient et, à ce titre, a le droit de capitaliser la compagnie de la même manière que ce qu'ont fait tout au long des sept dernières décennies les gouvernements français et allemand, en mettant du cash dans leur compagnie jusqu'à leur privatisation ». Et de demander : si Air France « rencontrait des difficultés financières au point de sombrer, pensez-vous que le gouvernement français, qui détient près de 16% du capital du groupe, ne mettrait pas du cash dans la compagnie? » La réponse serait selon Akbar Al Baker « bien sûr que si, car Air France est un gros employeur et un acteur important de l'économie française. Est-ce que cela serait une subvention ? Non, ce serait une augmentation de capital » - exactement la même situation dans laquelle se trouve Qatar Airways, qui vaudrait 10 milliards de dollars aujourd’hui.
On retiendra aussi que Qatar Airways a fêté hier le deuxième anniversaire de l’entrée en service vers Francfort de l’Airbus A350-900, dont elle fut compagnie de lancement. Elle opère aujourd’hui 13 des 43 exemplaires commandés, configurés pour accueillir 36 passagers en classe Affaires et 247 en Economie ; elle attend également 37 A350-1000, dont elle devrait être également compagnie de lancement.
Wondrex a commenté :
16 janvier 2017 - 9 h 40 min
Cette nouvelle liaison vers LAS ne devait elle pas ouvrir en 2017 ?
beber a commenté :
16 janvier 2017 - 14 h 19 min
« le gouvernement du Qatar nous détient et, à ce titre, a le droit de capitaliser la compagnie de la même manière que ce qu’ont fait tout au long des sept dernières décennies les gouvernements français et allemand, en mettant du cash dans leur compagnie jusqu’à leur privatisation »
On ne peut pas lui donner tort … mais il oublie de préciser qu’à l’époque où AF et Lufthansa étaient détenues par des Etats il n’y avait pas vraiment de concurrence et une majorité des compagnies étaient détenues par des Etats. Actuellement très peu de compagnies ne sont détenues que par des Etats et la concurrence est bien plus féroce. L’UE est d’ailleurs très vigilante quand un pays octroie une subvention à l’attention directement ou indirectement d’une compagnie aérienne, craignant que ça favorise cette compagnie dans le jeu de la concurrence actuelle
Pet a commenté :
16 janvier 2017 - 20 h 15 min
L’UE vigilante.
Vos propos sont touchants.
Anto95 a commenté :
16 janvier 2017 - 22 h 34 min
Certes, mais c’est nous meme européens qui avons après tout choisi de privatiser nos compagnies
Shôgun a commenté :
17 janvier 2017 - 0 h 11 min
Il y a toujours eu concurrence entre les compagnies aériennes, au moins sur les liaisons internationales. La différence entre le passé et aujourd’hui, c’est que des accords de libre-échange ont été signés à différents niveaux, au sein de l’UE d’une part, de l’OMC d’autre part, ce à quoi il convient d’ajouter les accords bilatéraux et régionaux.
Qu’un état décide d’investir dans une compagnie qu’il détient ou dont il est actionnaire, s’il estime que cela est bénéfique pour l’économie du pays, n’a pour moi rien de choquant. La doxa libérale moralisatrice à prétention universelle m’impressionne d’autant moins que les états qui la professent ne l’appliquent que dans les circonstances où elle converge avec leurs intérêts du moment. Le plus souvent de façon asymétrique, en prétendant imposer à autrui des règles qu’on ne s’applique pas à soi-même par ailleurs, ou en les contournant. Les gens lucides savent au demeurant que la seule règle qui prévaut vraiment dans les relations internationales, c’est le rapport de forces.
Bref, si les états européens se sont eux-mêmes liés par des accords contraires à leurs intérêts, qu’ils s’en prennent d’abord à eux-mêmes. Et s’ils estiment que des accords ne sont pas respectés par des tiers cosignataires, qu’ils fassent valoir leurs droits devant les juridictions compétentes. Et éventuellement, qu’ils prennent les mesures de rétorsion concrètes qu’ils estiment judicieuses. Mais le double langage et les discours moralisateurs adressés faussement à autrui pour laisser croire à son opinion publique qu’on agit, cela ne trompe plus grand monde.
Erik de Nice a commenté :
16 janvier 2017 - 18 h 39 min
J’adorerais entendre les commentaires des pro’s AF lorsque cette dernière compagnie a pulvérisée UTA et Air Inter en quelques mois au début des années 90’s.
Que pensaient-ils à l’époque des subventions d’État ou de la concurence par exemple???
Issele a commenté :
17 janvier 2017 - 5 h 51 min
c’etait beaucoup mieux quand AF appartenait a l’etat, il y avait moins de pression au sein de cette compagnie et surtout le personnel etait moins en conflit avec sa direction
Erik de Nice a commenté :
17 janvier 2017 - 6 h 45 min
Non Jacques, il y avait 2 fois plus de nouvements sociaux à l’époque et la France n’est pas la Corée du Nord, le Gouvernement n’à pas vocation à nommer un politicien à la tête d’une entreprise..
Inukshuk a commenté :
17 janvier 2017 - 8 h 47 min
@Issele:
Il n’y avait pas moins de conflits, mais ils s’éteignaient plus rapidement car les gouvernements successifs mettaient immédiatement la main à la poche du contribuable qui, lui, était loin d’avoir les privilèges desdits enfants gâtés. Si je ne vois pas d’un bon œil l’arrivée de ces Cies du Golfe lourdement subventionnées, je n’oublie pas que l’Occident leur a donné un bien mauvais exemple. Le boomerang nous revient en pleine tête.
ThomyMiles a commenté :
17 janvier 2017 - 18 h 18 min
Hâte de tester leur nouveau salon le mois prochain. Car franchement l’ancien “Galaxy” ne reflétait pas du tout leur image Premium !!!
Alain45 a commenté :
19 janvier 2017 - 17 h 53 min
Bémol :
Le salon Qatar ne sera accessible uniquement aux PAX ayant un billet first ou business.
Les platinum & gold continueront d’utiliser le salon Icare ! (une horreur).