Le gouvernement kenyan a opposé une fin de non recevoir au troisième vol quotidien entre Dubaï et Nairobi proposé le mois dernier par la compagnie aérienne Emirates Airlines. Annoncée le 19 janvier 2017 pour un lancement le 1er juin, la troisième rotation quotidienne en Boeing 777-300ER de la compagnie des Emirats Arabes Unis entre sa base de Dubaï et l’aéroport de Nairobi-Jomo Kenyatta est bloquée : « nous pouvons confirmer que l’autorisation d’effectuer ce troisième vol par jour a été retirée », a-t-elle annoncé dans un communiqué la semaine dernière. Elle juge la décision « surprenante » puisque l’accord aérien bilatéral entre les deux pays permet un nombre illimité de vols entre eux. Selon la presse locale, la possibilité de ce retrait était évoquée depuis la fin janvier, le Kenya souhaitant « revoir cet accord bilatéral pour s’assurer d’une parité dans l’exercice des droits accordés » entre sa compagnie nationale Kenya Airways et Emirates Airlines.  Les vols existants d’Emirates Airlines vers Nairobi ne sont pas remis en question ; la troisième rotation, quittant Dubaï à 1h40, aurait permis selon la compagnie aux clients « en provenance d'Inde, du Royaume-Uni et de nombreux pays européens comme la France, la République Tchèque, les Pays-Bas et l’Italie » de prendre une correspondance vers Nairobi en moins de trois heures ; le vol retour arrivant à Dubaï à 13h15 devait lui permettre par exemple de prendre le quatrième vol quotidien vers New York, « une destination populaire pour les voyageurs kenyans ». Selon les médias locaux, le gouvernement aurait en fait bloqué les demandes de 35 compagnies étrangères, qui souhaitaient soit ajouter des fréquences, soit utiliser des avions plus grands. Une limitation visant à protéger la compagnie nationale Kenya Airways bien mal en point financièrement, comme le reconnait le ministre des transports Irungu Nyakera dans AllAfrica : « nous devons protéger notre hub de Nairobi » pour la compagnie privée, face à la concurrence des transporteurs du Golfe « subventionnés » et de la rivale Ethiopian Airlines « qui appartient au gouvernent », explique le ministre. Et de résumer : le Kenya ne fait que « ce que font les Etats-Unis et l’Union Européenne, qui ont réalisé que les compagnies du Golfe tuaient les leurs et l’emploi ». Selon AOG, Emirates Airlines représente 20% du marché entre le Moyen-Orient et l’Afrique, et les compagnies du Golfe dans leur ensemble 60% des capacités, contre 10% pour les transporteurs africains dans leur ensemble (hors Egyptair).