Les pilotes de la compagnie aérienne Air France se sont prononcés à 58,1% en faveur du projet Boost de compagnie à bas coûts, lors du référendum organisé par le SNPL. Cette « acceptation » de la solution de croissance externe ne veut pas dire que le syndicat signera le projet d’accord en l’état. Le syndicat majoritaire chez les pilotes de la compagnie nationale française a publié le 20 février 2017 les résultats de sa consultation sur la création d’une nouvelle filiale, se félicitant tout d’abord d’un « fort taux de participation, 73,8%, qui démontre, si besoin en était, l’implication des pilotes dans l’avenir de leur compagnie et de leur métier ». A la question posée (approuvez-vous l'externalisation d'une partie de l'activité et de la flotte long et moyen-courrier d'Air France dans une nouvelle structure ?), le oui a remporté 58,1% des suffrages. Le Bureau du SNPL Air France prend acte de ce résultat, mais prévient que si le référendum a « clarifié » le périmètre d’engagement des pilotes dans un projet de développement, il n’est « aucunement un blanc-seing donné au texte proposé unilatéralement par la direction d’Air France ». Ce projet d’accord qui n’est « pas l’expression d’un compromis négocié » sera comme prévu soumis mercredi à l’examen du Conseil du SNPL Air France. Selon le syndicat, les pilotes n’accepteront pas « la mise en danger de la compagnie » et de nombreuses garanties devront être données par la direction. Ces garanties font « actuellement défaut » dans le projet de texte présenté par la direction, concernant notamment les garanties d’équilibre d’activité avec KLM qui seront la clé de voûte du projet Boost à naître si la direction souhaite le voir aboutir, explique le SNPL. Une reprise des négociations, officiellement arrêtées le 8 février, sera donc « sans doute nécessaire » dans le but de trouver un compromis acceptable pour tous, « vertueux pour Air France » et qui pourra ensuite être soumis au vote des membres du syndicat. Philippe Evain, Président du SNPL Air France, conclut le communiqué : « les pilotes se sont exprimés. Nous allons poursuivre l’étude du projet dans ce nouveau contexte et travailler à ce qu’il soit porteur de croissance, incluant des garanties solides pour les pilotes d’Air France ». La compagnie a fixé au 24 février la signature du projet d’accord par les syndicats, mais le syndicat majoritaire devrait l’obliger à repousser ce délai le temps de consulter ses propres adhérents. Pas de réaction officielle du côté de la direction, mais Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM, rappelait hier sur France Info que le projet Boost « n’est qu’un des éléments du plan Trust together qui vise à redonner un élan qu’Air France avait perdu ses dernières années. Cette compagnie doit coûter moins cher parce que nous sommes face à une concurrence terrible sur tous les segments en Europe avec les low-cost. Ce serait incompréhensible qu’Air France soit la seule grande compagnie à ne pas se donner les moyens de lutter contre cette nouvelle concurrence ». Il a aussi souligné que le projet d’accord disait clairement qu’il n’y aura pas de différence entre les pilotes d’Air France et ceux de Boost : ils voleront « dans les mêmes conditions ». La compagnie espère lancer le premier vol moyen-courrier de Boost à l’automne 2017, avec des Airbus de la famille A320 ; ses vols long-courrier doivent voir le jour pendant la saison été 2018, en A340 qui seront remplacés l’année suivante par des A350.  Si le ciel de Boost semble s’éclaircir du côté des pilotes, ce n’est pas le cas avec les hôtesses de l’air et stewards d’Air France : l’intersyndicale SNPNC-UNSA a annoncé lundi avoir quitté la table des « pseudo-négociations », aucune de ses propositions n’ayant « à ce jour reçu de réponses » alors que la direction des PNC « nous a déjà donné les pistes retenues dans un accord qui serait en voie de finalisation »…