Le syndicat de pilotes minoritaire de la compagnie aérienne Air France a déposé un préavis de grève contre le projet Boost le 7 mars, journée choisie par la CGT pour son appel à la grève de tous les salariés. L’appel à une grève de 24 heures lancé ce 28 février 2017 par Alter vise à protester contre la création d’une filiale à coûts réduits par la compagnie nationale française, et contre le projet d’accord « régressif » présenté par la direction. Un projet d’accord déjà rejeté par le syndicat de pilotes majoritaire SNPL, même si une large majorité des 3700 pilotes de la compagnie nationale interrogés dans son propre référendum se prononçant en sa faveur (58,1%). Parmi les revendications d’Alter figurent des embauches, une augmentation des grilles de salaires et un élargissement de la flotte. Son appel à la grève n’est pas vraiment une surprise, après ses « remerciements » aux 42% de pilotes qui avaient voté non à « l’externalisation d’une partie de l’activité et de la flotte LC et MC d’Air France dans une nouvelle structure ». La semaine dernière, un communiqué rappelait sa position sur Boost : Alter se demandait que dire d’un choix entérinant la création d’une filiale « employant des PNC à vil prix et qui mettrait de ce fait en danger, par mise en concurrence de deux contrats différents, nos collègues PNC d’Air France », et que penser « de la future cohésion sociale au sein de l’entreprise entre PNC et Pilote, et en conséquence de la Sécurité des Vols au sein des équipages après un tel positionnement ». Avant de rappeler que cette même cohésion avait le 5 octobre 2015 (journée des chemises arrachées) avait entrainé « le départ de deux PDG et la non-signature de Perform 2020 ». Rappelons que le 7 mars a été choisi par la CGT Air France pour son appel à la grève, officiellement pour protester contre la hausse de rémunération des dirigeants – mais avec pour but affiché de peser sur les négociations salariales prévues les 7 et 10 mars. Air France espère lancer le premier vol moyen-courrier du projet Boost à l’automne 2017, avec des Airbus de la famille A320 dont le nombre sera limité à 18 ; ses vols long-courrier doivent voir le jour pendant la saison été 2018, en A340 qui seront remplacés l’année suivante par des A350 (10 appareils long-courrier au maximum). Le projet d’accord précise que les pilotes voleront aux mêmes conditions que ceux de la maison-mère, alors que les PNC seront recrutés avec des contrats de travail nettement moins avantageux – ce qui provoque la colère de leurs syndicats.