Le CEO de la compagnie aérienne Air Berlin estime que sa vente devrait être finalisée fin septembre au plus tard, deux ou trois candidats à sa reprise devant se partager ses activités. Selon le dirigeant de la compagnie privée allemande qui a déposé son bilan le 15 aout 2017, elle ne sera en tout cas « pas vendue à un unique acheteur » : interrogé par Bild Am Sonntag, Thomas Winkelmann explique que des discussions ont été menées avec « plus de dix candidats potentiels, dont plusieurs compagnies aériennes », mais que le mois prochain n’en verra que « deux ou trois » retenues pour ce qui sera bien une vente par appartements. Les activités long-courrier, charter et affaires d’Air Berlin sont « trop développées » pour un unique repreneur, a-t-il précisé. Et il souhaite accélérer la vente pour prévenir un « amenuisement de la confiance » des clients dans Air Berlin. Même si elle a annoncé hier que les règles du dépôt de bilan l’empêchent dorénavant de traiter toute demande de dédommagement en cas de retard ou annulation de vol… Pas de place donc dans les plans de la compagnie de l’alliance Oneworld pour Intro Aviation et Thomas Wöhrl, qui se présentait en pourfendeur de monopole. Les discussions avec Lufthansa, entamées trois jours après l’annonce du dépôt de bilan de sa rivale, reprennent cette semaine ; toujours selon Bild, elle s’allierait avec d’autres sociétés en particulier pour reprendre au total 70 avions d’Air Berlin, dont les 38 déjà loués avec équipage et opérant désormais pour le compte d'Eurowings et Austrian Airlines. Et elle serait prête à reprendre 3000 des 8600 employés du groupe AB. La flotte intéresserait aussi TUIfly6 ou 7 appareils ») d’après le quotidien, venant s’ajouter à easyJet et Condor dont les candidatures font l’objet de rumeurs toujours non confirmées. Ryanair continue de son côté à accuser Lufthansa, Air Berlin et le gouvernement allemand de « complot » pour créer un monopole au profit du transporteur national – et à ses dépens. Les vols d’Air Berlin continuent à être opérés normalement, grâce au prêt de 150 millions d’euros accordé par le gouvernement ; sa filiale autrichienne Niki n’est pas directement concernée par le dépôt de bilan, mais l’Autriche a souligné qu’elle était prête elle aussi à lui prêter de l’argent pour assurer la continuité des opérations. Rappelons que le dépôt de bilan, pas une surprise, en soi, a été annoncé après le refus de l’actionnaire Etihad Airways (29,2% du capital) de remettre la main à la poche, après lui avoir déjà avancé 250 millions d’euros en avril. La deuxième compagnie allemande n’a quasiment jamais dégagé de bénéfices pendant les huit dernières années, avec une perte record de 782 millions d’euros en 2016 ; sa dette nette se monte à 1,2 milliard d’euros.