La compagnie aérienne Etihad Airways suspendra à la fin de l’hiver sa liaison entre Abou Dhabi et Dallas-Fort Worth, suite à la décision d’American Airlines de mettre fin à leur accord de partage de codes. Inaugurée en décembre 2014, la liaison de la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis entre sa base à Abou Dhabi et l’aéroport de Dallas-Fort Worth est proposée tous les jours en Boeing 777-200LR pouvant accueillir huit places en Première, 40 en classe Affaires et 177 en Economie. Mais plus aucune réservation n’est possible à partir du 25 mars 2018. Etihad Airways explique dans un communiqué que cette route ne sera plus « économiquement viable » une fois terminé l’accord de partage de codes avec American Airlines (qui a d'ailleurs pris la même décision avec Qatar Airways, sa partenaire dans l’alliance Oneworld). Et elle laisse entendre que d’autres décisions pour « ajuster » son réseau aux Etats-Unis pourraient être prises ; elle y dessert également New York-JFK, Washington, Chicago et Los Angeles, à raison de 35 rotations par semaine. Le CEO d’Etihad Airways Peter Baumgartner rappelle dans son communiqué du 2 octobre que la compagnie a « investi massivement » depuis 2014 dans sa route vers Dallas, base historique d’American Airlines, passant en février dernier à un vol quotidien. Plus de 235.000 passagers ont emprunté cette ligne depuis son lancement, dont près de la moitié prenant une correspondance sur les vols de la compagnie américaine. Le dirigeant ajoute que cette annulation « est l'un des nombreux ajustements que nous apportons à notre réseau américain en 2018 afin d'améliorer la rentabilité du système. D'autres changements sont possibles, car nous surveillons l'impact total de l'annulation du partage de code d'American Airlines sur les réservations d'été 2018 ». Etihad Airways se dit « reconnaissante » envers l'État du Texas et ses autorités, y compris les bureaux du maire de Dallas et de Fort Worth, l'aéroport international DFW, les entreprises locales, le secteur du voyage et le public voyageur pour leur partenariat ; Peter Baumgartner est en effet « ouvert » à ce qu’American Airlines revienne sur sa « décision malheureuse de mettre fin à une relation commerciale qui profite aux deux transporteurs ». Les autres relations commerciales entre les deux compagnies aériennes devraient rester en l'état : les accords interlignes ou sur le fret, les arrangements des programmes de fidélité ou l’accès aux salons d’aéroport. Selon une étude indépendante d'Oxford Economics en 2016 citée par Etihad Airways, la compagnie a contribué pour 3,8 milliards de dollars à l'économie américaine, a soutenu plus de 30.000 emplois américains et a attiré 280.000 visiteurs supplémentaires aux États-Unis. Ces visiteurs, « qui ont voyagé à partir de marchés en croissance historiquement ignorés par les transporteurs et partenaires américains », ont contribué à hauteur de 1,9 milliard de dollars US à l'économie américaine et ont soutenu 22.000 emplois supplémentaires aux États-Unis. Etihad Airways rappelle également qu’elle est un client important des widebodies de Boeing, avec des commandes fermes de 71 787 Dreamliner et de 25 777X alimentés par des moteur GE. « Toutes les sièges de Première classe, ainsi que The Residence dans l'Airbus A380, sont construits par le fabricant d'intérieur de cabine B/E Aerospace basé aux États-Unis, qui fait maintenant partie de Rockwell Collins. En 2012, Etihad Airways a également signé un contrat évalué à plus d'un milliard de dollars avec Saber Airline Solutions, fournisseur de technologies informatiques pour l'aviation », rappelle aussi la compagnie. En outre, Etihad Cargo exploite deux fois par semaine des services de fret en Boeing 777F à destination et en provenance des aéroports de Columbus (Ohio) et de Tucson (Arizona). Rappelons qu’en juillet dernier, American Airlines justifiait sa décision de rompre les partages de codes avec Etihad Airways et Qatar Airways par la dispute en cours sur les subventions qui leur auraient permis « une expansion agressive aux Etats-Unis ».  American Airlines tout comme Delta Air Lines et United Airlines a redoublé d’efforts depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir pour ouvrir une renégociation des traités aériens avec le Qatar et les Emirats Arabes Unis (l’administration Obama avait refusé), mais d’autres transporteurs américains comme JetBlue ou FedEx y sont fermement opposés. Les compagnies du Golfe ont toujours rejeté les accusations de subventions illégales, pointant du doigt celles reçues par leurs rivales américaines.