La Commission européenne a autorisé le groupe Lufthansa à acquérir la compagnie aérienne LG Walter, un des actifs d’Air Berlin en faillite. Ses 33 avions seront intégrés dans la filiale low cost Eurowings. En Autriche, le fondateur d’une autre filiale d’Air Berlin, Niki, a déposé une offre de reprise, tandis que Ryanair entre autres se retire de la course. Le feu vert européen du 21 décembre 2017 permet au groupe aérien allemand de récupérer Luftfahrtgesellschaft Walter mbH (LGW), basée à l’aéroport de Dortmund, ses vingt Bombardier Q400 et treize Airbus de la famille A320 hérités d’Air Berlin. La transaction formelle est prévue pour le mois prochain. L’autorisation fait suite aux « nombreuses concessions » faites par Lufthansa, explique le groupe dans un communiqué, évoquant « une évaluation approfondie de la transaction envisagée par les autorités de concurrence (…) en leur capacité de contrôle des fusions » après la conclusion en octobre d'un accord pour reprendre certaines parties du groupe Air Berlin insolvable. Avec l'acquisition de LGW, 33 avions seront donc ajoutés à la flotte du groupe low cost Eurowings, mais aussi l’intégralité de ses employés : ils seront tous transférés « avec leurs contrats de travail actuels », des recrutements supplémentaires qui porteraient leur nombre à 870 en 2018 étant promis par Lufthansa pour opérer la flotte A320. « Cette approbation réglementaire de notre acquisition de LGW est un développement encourageant », a déclaré Thorsten Dirks, membre du directoire du groupe Lufthansa et PDG d'Eurowings. « Et je suis particulièrement heureux que nous puissions offrir à nos nouveaux employés des perspectives prometteuses au sein de la compagnie aérienne à la croissance la plus rapide d'Europe ». Au cours des dernières semaines, Eurowings rappelle qu’elle a déjà embauché plus de 500 employés, dont « un grand nombre » de pilotes et de PNC. « À présent, nous avons des accords d'expansion collective avec tous les syndicats, garantissant que toutes les opérations aériennes d'Eurowings, sans exception, pourront se développer à court terme », ajoute le dirigeant ; « nous avons le soutien de nos partenaires sociaux, nous sommes un employeur attractif, nous avons et nous obtiendrons plus d'employés de premier ordre - dans ces conditions, Eurowings continuera à être un moteur de croissance en 2018 ». La possibilité d’une position trop dominante à l’aéroport de Düsseldorf a été évitée par la compagnie de Star Alliance en limitant le nombre de créneaux de vol détenus par LGW et repris lors de son acquisition. « Nos craintes en matière de concurrence sont dès lors apaisées et nous autorisons ce jour le projet d'acquisition au regard des règles de l'UE en matière de concentrations », souligne la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager dans les Echos. L'accord conclut par Lufthansa pour reprendre une partie des activités d’Air Berlin ne concerne en revanche plus la compagnie autrichienne Niki, avec qui elle « partage » environ 130 routes selon la Commission européenne. Une reprise sans concession de Niki aurait entrainée limité la concurrence sur environ 70 de ces routes, et débouché sur un quasi-monopole sur les 50 autres. Lufthansa a donc renoncé à la reprendre, entrainant la semaine dernière le dépôt de bilan de Niki et l’arrêt de tous ses vols. Le fondateur de la compagnie Niki Lauda a confirmé jeudi avoir déposé un dossier de candidature, tandis que Ryanair qui avait exprimé son intérêt le 15 décembre a finalement jeté l’éponge, tout comme Zeitfracht et Nayak (qui sont déjà impliqués dans le rachat de la maintenance d’Air Berlin). Le groupe Thomas Cook et la compagnie suisse Privatair sont toujours sur les rangs, et IAG serait intéressé par Niki selon le Figaro.