La reconnaissance des syndicats de pilotes ouvre à la compagnie aérienne low cost Ryanair de nouvelles opportunités dans des « pays fortement syndiqués » comme la France ou le Danemark. Le CEO de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, Michael O’Leary, a estimé dans le Irish Independent que jusqu’à 50 avions pourraient être basés en France, soit un huitième de sa flotte ; le rythme de ce déploiement dépendra « de la disponibilité des avions et des accords avec les aéroports ». La reconnaissance des syndicats « allait toujours arriver une fois notre installation en France, nous venons juste d’accélérer le mouvement », a-t-il déclaré. Ryanair n’a plus de base en France depuis 2011, suite au conflit perdu à l’aéroport de Marseille-Provence – et sa condamnation en octobre 2013 pour non respect du code du travail français entre 2007 et 2010 (elle a aussi été mise en examen en janvier dernier pour sa « base estivale » dans la cité phocéenne entre 2011 et 2014). Le dirigeant estime qu’une ouverture de bases est également envisageable au Danemark, où celles de Copenhague et Billund avaient été fermées à l’été 2015 suite aux menaces de « grève de sympathie » proférées par les syndicats danois. La fermeture de la base d’Oslo-Rygge en Norvège était en revanche due à l’imposition d’une nouvelle taxe. Malgré la chute de 10% du cours de l’action Ryanair, cette reconnaissance des syndicats ne devrait pas avoir d’impact sur les bénéfices de Ryanair, a aussi souligné Michael O’Leary. Il prévoit que les coûts du personnel n’augmenteront pas « au-delà des 100 millions d’euros » déjà annoncés après la crise du planning de l’automne, l’objectif de trafic restant à 200 millions de passagers à l’horizon 2024. Et il a précisé qu’il ne compte pas démissionner, même si la rumeur a déjà nommé son remplaçant – Peter Bellew, fraichement arrivée de Malaysia Airlines. La grève de pilotes en Allemagne pendant quatre heures vendredi, et les mouvements suspendus en Irlande, Italie, Espagne, Grande Bretagne et au Portugal sont une première depuis le lancement de Ryanair il y a 32 ans. Michael O’Leary a souligné être sérieux dans son offre de connaissance de syndicat : « ce n’est pas une ruse », affirme-t-il tout en insistant sur le fait qu’il n’hésitera pas à déplacer ses avions ou fermer des bases en cas de revendications « déraisonnables ».