La compagnie aérienne low cost Ryanair a vu son bénéfice du troisième trimestre progresser de 12% à 106 millions d’euros, un rythme supérieur à ses propres estimations, mais elle prévient que de nouvelles perturbations liées à la reconnaissance des syndicats sont à attendre d’ici la fin mars.

Après avoir enregistré en janvier une hausse de trafic de 6%, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a annoncé le 5 février 2018 une nette hausse de son bénéfice après impôts pendant le « très difficile » troisième trimestre (le dernier de 2017), qui a vu le prix moyen du billet d’avion reculer de 4% à 32 euros conformément aux attentes. Les revenus annexes tels que les bagages en soute ou l’embarquement prioritaire ont eux augmenté de 12%. Sur l’année financière se terminant le 31 mars prochain, Ryanair table toujours sur un bénéfice entre 1,4 milliard et 1,45 milliard d’euros. Le CEO Michael O’Leary a toutefois déclaré dans un communiqué ne pas partager l’optimisme « de certains concurrents et commentateurs de marché annonçant une hausse des tarifs pour l’été 2018 », les appelant à une « extrême prudence » alors qu’il table sur une baisse de 3% ce ce prix moyen cette année.

Le dirigeant de la low cost est aussi revenu sur la décision « douloureuse » de laisser au sol 25 avions durant le programme d’hiver suite au fiasco du planning des pilotes (et l’annulation de 20.000 vols),  mais a souligné que cela avait entrainé un retour « rapide » à la ponctualité habituelle de 90% en moyenne. Et s’il reconnait que la reconnaissance en cours des syndicats entraine « certaines perturbations localisées et une publicité défavorable dans la presse », il assure que Ryanair est « totalement préparée à affronter toute perturbation » afin de défendre son modèle de rentabilité élevée, l’arrivée prochaine des Boeing 737 MAX 200 densifiés devant en outre aider la compagnie à garder son avantage en termes de coûts. Les dépenses salariales devraient augmenter de 45 millions d’euros cette année en raison des hausses de salaires accordées aux pilotes.

Après avoir trouvé un accord avec le BALPA au Royaume Uni (25% de ses pilotes), Ryanair va poursuivre les négociations avec les syndicats en Irlande, en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en Allemagne et en Italie. Rappelons que la compagnie négocie également avec les représentants de PNC.