La nouvelle compagnie aérienne Air Belgium, qui doit lancer ce mois-ci une première liaison entre Charleroi et Hong Kong, n’aura pas de flotte moyen-courrier, préférant lier des accords ou prendre des avions en location avec équipage. Six nouvelles destinations en Chine devraient être dévoilées d’ici mai, et les A330neo ou A350XWB sont considérés pour accompagner sa future expansion y compris vers les Amériques.

Interrogé par AirlineGeeks, le CEO d’Air Belgium Niky Terzakis a confirmé être toujours en attente d’un AOC (certificat de transporteur aérien), mais espère qu’il sera « bientôt » décerné, l’arrivée de son premier Airbus 340-300 à Bruxelles devant permettre aux autorités belges de « compléter les derniers audits techniques et livrer le CTA ». La compagnie créée en aout dernier doit à terme opérer quatre quadriréacteur, mais les opérations débuteront avec deux appareils issus de la flotte de Finnair. Selon le dirigeant, « en supposant qu’il n’y ait plus de retard chez Airbus », la route entre sa base à Charleroi-Brussels South et l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok sera initialement proposée « environ quatre fois par semaine », puis six à l’automne. Et Air Belgium annoncera « six autres destinations sur le continent chinois en mai 2018 », assure Niky Terzakis. Mais ces vols long-courriers ne seront pas alimentés par Air Belgium en propre, a-t-il aussi précisé : « nous privilégierons les partenariats et les ententes commerciales avec des compagnies aériennes court-courrier réputées ». Pour certains secteurs spécifiques, des monocouloirs seront « peut-être » pris en wet lease (location avec équipage), ajoute-t-il.

Le CEO a aussi précisé la stratégie long-courrier d’Air Belgium sur les dix ans à venir : la première phase commence par l’Asie et en particulier la Chine, avec mise en place d’accords interlignes « avec des transporteurs asiatiques et européens ». La deuxième phase concernera vers 2020 le renforcement des capacités vers l’Asie et de la flotte avec des « avions de technologie moderne », puis la troisième un développement vers l’Amérique du Nord et du Sud. Niky Terzakis affirme déjà négocier avec Airbus « pour l’acquisition d’avions de la série A330-900 ou A350 », et rappelle que le choix de l’A340, un avion « moderne, fiable et sûr, et particulièrement apprécié des passagers pour son confort », a aussi été guidé par « un dossier de sécurité exceptionnel ». Ils seront configurés avec 18 sièges-lits en classe Affaires, 21 en Premium (pitch de 36 pouces, inclinaison de 18°) et 264 en Economie (pitch de 31 pouces, inclinaison de 9%). Mais d’après ch-aviation, les A340 offriront initialement 257 places, pour des raisons opérationnelles sur les vols vers Hong Kong ; cela changera une fois la piste de Charleroi rallongée à 3200 mètres, d’ici 2021.

Air Belgium a choisi l’Asie comme première destination car elle « représente de loin le plus grand marché mondial et le trafic entre l’Asie et l’Europe montre une croissance saine et régulière ». Le marché belge O&D « est assez significatif et, malheureusement, la Belgique et sa capitale européenne sont mal desservies par les vols long-courriers directs », explique le CEO. Bruxelles n’accueille à ce jour en vols directs que les avions de ANA (All Nippon Airways) depuis le Japon, de Hainan Airlines depuis la Chine et de Thai Airways depuis la Thaïlande – plus à partir du 25 mars ceux de Cathay Pacific, justement en provenance de Hong Kong. « Le marché est là », ajoute Niky Terzakis , mais il a été détourné au début des années 2000 « par des hubs voisins tels que Francfort, Schiphol et Paris » ; et si les compagnie du Golfe ne sont pas évoquées, le CEO affirme vouloir « abandonner le bling et nous concentrer sur l’essentiel ».

Rappelons que l’aéroport de Charleroi va développer un terminal Premium à l’actuel terminal Sud (Executive Aviation Terminal), pour satisfaire les besoins des voyageurs des classes avant. Ils pourront y bénéficier d’un parking dédié avant de s’enregistrer, passer la douane et embarquer dans l’avion en 20 minutes. Pour ceux qui souhaitent travailler ou se relaxer avant leur vol, un business lounge leur offrira tout le confort nécessaire. Les travaux débuteront en mai et seront d’une durée d’un an, des solutions temporaires étant mises en place pour garantir le confort des passagers dès les premiers vols.