Les administrateurs de la compagnie aérienne Alitalia ont de nouveau repoussé la décision sur sa vente, jusque là prévue en avril, à l’automne sans plus de précisions. Deux des trois entités candidates à une reprise de certains de ses actifs sont officiellement Lufthansa et easyJet, tandis que la rumeur sur un intérêt de Wizz Air n’est pas confirmée.

Alors que la date butoir du processus de reprise de la compagnie nationale italienne était fixée au 30 avril 2018, après avoir fait l’objet d’un report de six mois en octobre dernier, le gouvernement compte publier la semaine prochaine un décret repoussant à l’automne la nomination d’un interlocuteur exclusif. Trois offres ont bien été déposées à ce jour, dont deux confirmées : Lufthansa a soumis un document décrivant ses idées pour une « nouvelle Alitalia restructurée », a confirmé hier un porte-parole ; le président du directoire Carsten Spohr avait déjà expliqué en janvier dernier qu’Alitalia avait besoin de subir une « restructuration importante » avant d’être rachetée. Le groupe allemand comptait alors supprimer 2000 des 8000 emplois de l’activité aérienne d’Alitalia.

La low cost easyJet a de son côté expliqué hier avoir déposé une « manifestation d’intérêt revue pour une Alitalia restructurée, dans le cadre d’une alliance ». Le fonds américain Cerberus et la compagnie aérienne Delta Air Lines seraient ses partenaires, comme pressenti depuis le début de l’année quand le groupe Air France-KLM (partenaire de coentreprise et d’alliance de la compagnie américaine) faisait l’objet de plusieurs informations sur des consultations – et les démentait. Le PDG du groupe franco-néerlandais Jean-Marc Janaillac expliquait toutefois en février qu’il étudiait avec Delta « différentes possibilités pour qu’Alitalia reste dans la famille SkyTeam sans qu’Air France-KLM ne soit l’acquéreur d’Alitalia », ajoutant qu’ils regardent « toutes les solutions ». La présence de Delta dans ces discussions était alors justifiée par l’appartenance d’Alitalia à leur coentreprise transatlantique.

La low cost hongroise Wizz Air, qui disait en début d’année s’intéresser à l’activité court-courrier d’Alitalia, a refusé de commenter les rumeurs la nommant comme troisième candidate.

Alitalia avait été mise sous « administration extraordinaire » début mai 2017 par le gouvernement en raison de sa situation financière, les actionnaires dont Etihad Airways ayant refusé de remettre la main à la poche pour la refinancer après le refus des salariés d’accepter un nouveau plan d’austérité. Rappelons qu’en juillet 2017, Air France-KLM avait  annoncé la création d’une coentreprise globale avec Delta Air Lines et Virgin Atlantic, promettant un siège d’associé à Alitalia si elle survit – hors de Lufthansa bien sûr.

Alitalia : 3 candidats mais pas de privatisation avant l’automne 1 Air Journal