Le ministère des transports a fixé de nouvelles obligations de service public (OSP) pour les liaisons aériennes entre Limoges et Paris et entre Limoges et Lyon. La mise en place de délégations de service public sur ces deux liaisons est prévue à compter du 1er janvier prochain.

La ministre des transports Elizabeth Borne a annoncé le 31 mai 2018 la parution au Journal Officiel de « deux arrêtés fixant de nouvelles obligations de service public » sur deux liaisons au départ de l’aéroport de Limoges-Bellegarde, à destination de Paris et de Lyon. Ces nouvelles obligations, qui « répondent à une ambition partagée par les élus du territoire et par le Gouvernement », garantiront aux passagers une meilleure qualité de service, avec en particulier des avions de plus grande capacité entre Limoges et Paris, puisque le nombre de sièges proposés « pourra être doublé par rapport à l’offre actuelle, permettant également une politique tarifaire plus attractive ». Pour la liaison Limoges – Lyon, opérée actuellement sans aucune obligation, cet arrêté permet d’en « sécuriser l’exploitation en imposant des obligations de service public calquées sur l’offre actuelle », aussi bien en termes de fréquences que de capacité de l’appareil.

La compagnie aérienne Chalair Aviaition opère depuis 2014 la ligne entre Limoges et Lyon-Saint Exupéry, avec cet été deux vols quotidiens du lundi au vendredi opérés en Beechcraft 1900D de 19 sièges (une rotation le dimanche soir est prévue en septembre) ; comme elle dispose d’ATR 42 de 46 sièges, utilisés par exemple entre Lannion et Pau, elle devrait pouvoir faire face à l’exigence de l’OSP sur une offre en sièges calquée sur l’actuelle. Ce n’est pas le cas pour Twin Jet entre Limoges et Paris-Orly, une route opérée également en 1900D deux fois par jour en semaine et le dimanche soir ; elle n’opère aucun autre appareil, et ne peut donc a priori doubler l’offre en siège. Rappelons que ces deux lignes sont sans concurrence, mais n’enregistrent selon le quotidien Le Populaire qu’un coefficient d’occupation moyen « d’environ 40% ».

La publication de ces nouvelles obligations ouvre par ailleurs la voie à la mise en place, à compter du 1er janvier 2019, de délégations de service public sur ces deux liaisons, poursuit Mme Borne dans son communiqué. Le Ministère des Transports « accompagnera le syndicat mixte de l’aéroport de Limoges Bellegarde lors des différentes étapes de la procédure européenne afin de faire aboutir cette démarche ». La ministre a déclaré : « nous assurons, avec la publication de ces nouvelles obligations, la pérennité de liaisons aériennes répondant aux besoins de Limoges et de sa région. L’exemple de Limoges préfigure pour moi ce que doit être une politique de transport aérien au service du désenclavement et du développement économique des territoires. Ces liaisons, dites d’aménagement du territoire, constituent à ce titre une alternative rapide et efficace à de grandes infrastructures beaucoup plus coûteuses et longues à réaliser ».

Les élus du territoire du Limousin avaient sollicité l’aide du Gouvernement pour améliorer la desserte aérienne de leur territoire. Ces demandes font selon le ministère « notamment suite aux recommandations du rapport de Michel Delebarre remis en juillet 2017 sur le désenclavement du Limousin et des territoires limitrophes ». Mais Limoges cherchait aussi une solution au faible trafic des deux lignes vers Paris et Lyon, jugées primordiales mais affectés par des tarifs trop élevés.

L’aéroport Bellegarde a accueilli l’année dernière 309.641 passagers, un trafic en hausse de 6,2% par rapport à 2016. Une croissance attribuée à l’augmentation des vols charters mais aussi au succès des liaisons depuis la Grande Bretagne (avec British Airways, Flybe, Ryanair) qui ont attiré quelque 180.000 clients.

Lignes aériennes à Limoges : Paris et Lyon sous OSP 1 Air Journal