La compagnie aérienne Air France est revenue en détails sur les raisons des annulations de vol de cet été, sans mentionner l’intersyndicale qui s’en était pris la veille à une direction « à la dérive ».

Comme son directeur général Franck Terner l’avait fait lors de la présentation des résultats trimestriels la semaine dernière, la compagnie nationale française reconnait avoir subi depuis le mois de juin un « nombre inhabituel d’irrégularités »,  qui sont liées à un « cumul de facteurs conjoncturels parmi lesquels » :

–      Une tension pilotes, liée notamment à « un programme de formation très dense (arrivée des nouveaux appareils) et au décalage de certaines formations pendant la période de grèves du printemps afin de mobiliser le plus de ressources pilotes possible sur le maintien des opérations » ;

–      Une tension flotte liée à des « facteurs conjoncturels internes comme le mouvement de grève des personnels de la maintenance ou encore l’immobilisation d’un Boeing 787 pendant un mois qui a retardé le plan de formation sur cet avion et contraint la compagnie en termes de ressources pilotes jusqu’en septembre » ;

–      Des facteurs conjoncturels externes comme « des événements météo particulièrement violents ayant conduit à des annulations à chaud (orages), ou encore les grèves des contrôleurs aériens de la région sud-est ».

Air France « tient à souligner que dans un contexte de forte croissance de l’activité cet été (près de 4%), elle a assuré près de 98% de ses vols long-courriers sur ces deux mois et 99,2% de ses vols moyen-courriers en flotte Airbus sur cette même période ». La compagnie de l’alliance SkyTeam souligne aussi qu’elle s’est organisée « pour faire face à ces aléas et réduire au maximum l’impact sur ses clients, tout en garantissant la sécurité des vols, son impératif absolu ». Les recrutements de pilotes se poursuivent « à un rythme soutenu » (310 en 2018), des affrètements ont été mis en place et la compagnie a adapté son programme. Les personnels « sont pleinement mobilisés pour accueillir les clients pendant cette période de forte activité », conclut la compagnie aérienne dans son communiqué.

Dans son tract publié lundi, l’intersyndicale représentant tous les corps de métiers d’Air France, qui a mené quinze jours de grève depuis février avec un coût de 335 millions d’euros, affirmait que la responsabilité de ces annulations de vol était imputable « essentiellement aux politiques passées et présentes de la direction générale ».

Annulations de vols : Air France explique 2 Air Journal