L’aéroport de Toulouse-Blagnac a accueilli l’année dernière 9.630.308 passagers, un trafic en hausse de 3,9% par rapport à 2017 notamment grâce à la compagnie aérienne easyJet. L’actionnaire chinois Casil Europe dément être sur le point de revendre ses 49,99% du capital.

Une « évolution majeure » se cache derrière les statistiques de trafic de l’aéroport toulousain selon son communiqué : « pour la première fois dans l’histoire » de Toulouse-Blagnac, le trafic international (+7,1% avec 4,836 millions de passagers) a dépassé les échanges nationaux (+0,7% avec 4,734 millions de passagers). Le trafic vers et depuis l’espace Schengen a progressé de 9,5%, l’Union Européenne hors-Schengen affiche +2,8%, l’Afrique du nord +5,0%, et le reste du monde +32,7% (Istanbul +15,9% et Montréal +32,1%). Sur les lignes intérieures, Paris affiche -1,9% (à CDG comme à Orly) tandis que les régions sont à +6,6% (croissance emmenée par Caen, Brest, Rennes et Nantes), avec  un plus fort recul sur Nice  (-23,5%).

C’est à nouveau le trafic low cost qui a porté la croissance à Blagnac, « symbolisée par la montée en puissance d’easyJet » : en 2018, la compagnie orange est pour la première fois celle qui aura transporté le plus de passagers à Toulouse. Ce trafic en hausse de 7,1% l’année dernière représente 42,2% du total de la plateforme.

Cette croissance s’inscrit dans une « approche responsable » au regard des mouvements d’avions, souligne l’aéroport : ils sont en baisse de 1,8% par rapport à 2017, et leur nombre est inférieur à celui de l’année 2000 quand l’aéroport avait enregistré 5,3 millions de passagers.

La tendance à la croissance est appelée à « se confirmer dans les années à venir », au regard des aménagements mis en service ces dernières semaines : après 2 ans de travaux, l’aéroport de Toulouse-Blagnac propose aujourd’hui un niveau de services et une offre commerciale à la hauteur des meilleurs standards européens. « Une évolution indispensable pour convaincre les compagnies aériennes de faire le choix de Toulouse, dans leurs plans de développement de lignes vers l’Europe et le monde », explique le communiqué. Pour les passagers, les nouveautés dévoilées en fin d’année 2018 offrent des services « sans commune mesure avec la période passée » : à Toulouse-Blagnac, on peut désormais profiter de nombreuses boutiques, dont certaines très attendues sont sur le point d’ouvrir leurs portes, disposer d’un choix conséquent de restauration avec des enseignes qui font l’identité de la région ou séjourner dans un hôtel 4* connecté à l’aérogare, qui vous dispense de tout transport avant de prendre l’avion. Tous ces services répondent à des attentes « exprimées en particulier par les passagers internationaux, qui aspirent à trouver dans la Ville rose un niveau de prestations équivalent à celui dont ils bénéficient dans les grands aéroports européens ».

Toulouse-Blagnac: +3,9% en 2018, actionnariat en question 1 Air JournalL’aéroport de Toulouse-Blagnac « est plus que jamais un atout pour Toulouse et l’Occitanie : dans un environnement concurrentiel entre plateformes européennes, c’est une infrastructure performante pour accompagner le développement économique et touristique de la région », indique Charles Champion, président du Conseil de surveillance d’ATB. « C’est un nouvel aéroport que nous mettons aujourd’hui à la disposition des passagers, tant les changements sont importants », ajoute Philippe Crébassa, président du Directoire d’ATB ; « nous avons créé un véritable espace de vie où nous souhaitons que les passagers se sentent bien et vivent une expérience unique. En offrant de tout nouveaux services et en valorisant les atouts de notre région, l’aéroport continuera dans les années à venir d’ouvrir le Grand Sud-Ouest sur l’Europe et le monde. C’est un défi passionnant, que les équipes de l’aéroport continueront de relever », conclut Philippe Crébassa.

Objectif pour 2019 : dépasser la barre des 10 millions de passagers, même si les dirigeants de Toulouse-Blagnac se montrent prudents en raison d’un environnement « incertain » vu la situation économique mondiale. Cela pourrait passer par l’agrandissement de la base d’easyJet (quatre avions à ce jour), mais aussi par l’ouverture d’une base par Ryanair – les discussions portant sur la prochaine saison hivernale, voire l’été 2020.

Toulouse-Blagnac fait face à un autre problème potentiel : le départ de l’actionnaire chinois Casil Europe, qui selon La Dépêche chercherait à revendre ses 49,99% du capital – et aurait mandaté la banque Lazard pour gérer le dossier. Des différents sur les dividendes avec les autres actionnaires publics ainsi que le refus depuis an de l’Etat français de revendre ses 10,01% de parts seraient au cœur de cette décision, même si le problème des dividendes fait l’objet d’un accord entre toutes les parties pour les cinq prochaines années. Interpellé mardi par La Tribune à l’aéroport de Toulouse, le président de Casil Europe Mike Poon a déclaré : « pas de commentaire. Il s’agit d’une rumeur et nous ne commentons pas les rumeurs », tandis que Charles Champion assurait ne pas avoir eu de « discussion à ce sujet au sein du conseil de surveillance. L’important est que cela ne remette pas en cause les décisions, la gouvernance, et le management ».

Toulouse-Blagnac: +3,9% en 2018, actionnariat en question 2 Air Journal