La compagnie aérienne American Airlines a annoncé hier avoir suspendu tous ses vols à destination et en provenance du Venezuela en raison de problèmes de sécurité et de l’instabilité politique que connaît actuellement ce pays d’Amérique latine.

«La sécurité de nos équipes et de nos clients a toujours été notre priorité numéro un. American ne peut desservir des pays qu’elle ne juge pas sûrs», a expliqué la compagnie américaine qui assurait jusqu’ici trois vols quotidiens entre Miami  (Floride) et le Venezuela.  L’annonce d’American Airlines intervient dans la foulée de l’évacuation complète du personnel diplomatique des Etats-unis du Venezuela. Les diplomates américains ont été déclarés persona non grata par le Président vénézuélien « en place » Nicolas Madurao, en réaction au soutien de Washington à Juan Guaido, nommé Président « par intérim » par l’Assemblée nationale contrôlée par l’opposition.

Comme la majorité des compagnies aériennes internationales, les compagnies américaines United Airlines et Delta Air Lines avaient arrêté de desservir le Venezuela en 2017. American Airlines était alors le dernier transporteur américain présent au Venezuela. 

Aujourd’hui, outre Turkish Airlines, Cubana de Aviacion, Wingo et Copa Airlines, cinq compagnies européennes relient encore le vieux continent à Caracas, la capitale vénézuélienne : Air France, les espagnoles Air Europa, Iberia et Plus Ultra, et la portugaise TAP Portugal. Il y a deux semaines, un équipage d’Air Europa a subi une tentative de braquage sur la route entre l’aéroport de Caracas et leur hôtel. Suite à quoi Air Europa a finalement décidé d’imiter entre autres Iberia et de faire descendre désormais ses équipages à Punta Cana (une escale technique à l’aéroport de République dominicaine étant ajoutée aux vols entre Madrid et Caracas) pour éviter de les faire dormir à Caracas, une des villes les plus dangereuses au monde. 

Pour sa part, Air France propose cinq fréquences hebdomadaires Paris-Caracas en Airbus A330-200. Ses vols affichent un fort taux de remplissage avec des Vénézuéliens de la diaspora et aussi passagers en provenance de Chine, de Russie et du Proche-Orient, qui se rendent à Caracas via une correspondance à Paris-CDG. A Caracas, les équipages d’Air France ne se rendent pas au centre-ville, mais s’installent dans un hôtel 5* situé à Catia del Mar, à proximité de l’aéroport international. Pour des raisons de sécurité, ils ont l’interdiction formelle de quitter le complexe hôtelier

American Airlines suspend ses vols vers le Venezuela 1 Air Journal

Aéroport de Caracas, terminal international