Alors que son programme de vol sera maintenu quelque soit la manière dont la Grande Bretagne sort de l’Union européenne, la compagnie aérienne low cost easyJet a indiqué qu’elle était « prudente face aux incertitudes liées au Brexit »
Présentant le 1er avril 2019 des prévisions de résultats financiers du premier semestre en ligne avec les attentes (ils ne seront officialisés qu’en mai), la spécialiste britannique du vol pas cher a précisé que son actionnariat était désormais « européen hors UK à 49,92% », et qu’elle continuait à faire de « bons progrès » vers la limite des 50% imposée par l’UE. EasyJet rappelle aussi que le Parlement européen a passé une législation sur la connectivité aérienne qui sera appliquée en retour par la Grande Bretagne et qui, grâce à ses propres préparatifs, assurera que ses vols seront opérés comme d’habitude.
Mais ces signaux rassurants ont été balayés par les prévisions pour le deuxième semestre (avril à septembre 2019) : selon la low cost, « l’incertitude macroéconomique et de nombreuses questions sans réponse concernant le Brexit » conduisent ensemble à une demande plus faible sur le marché, au point qu’elle constate une « faiblesse croissante des rendements des billets d’avions » au Royaume-Uni et à travers l’Europe. Compte tenu de cette incertitude, les perspectives d’easyJet pour le second semestre « sont désormais plus prudentes ». Malgré cela, précise un communiqué, le chiffre d’affaires par siège au second semestre à taux de change constants devrait « légèrement progresser », reflétant l’affaiblissement de la demande sous-jacente au T3 puis une reprise attendue au T4 via un « programme d’initiatives en matière de rendement » et la prise en compte d’une « perspective plus certaine » du Brexit. Ce regain de prudence a suffi à faire plonger le cours de son action de 9,71% lundi à Londres.
Pour le premier semestre de l’année financière en cours, easyJet devrait afficher comme prévu une perte de 275 millions de livres sterling, son revenu total devant lui gagner environ 7,3% (à 2,34 milliards de livres) sur des capacités ayant progressé de 14,5%. La recette unitaire à taux de change constant devrait avoir reculé de 7,4%, toujours comme estimé en févier. Le revenu sous-jacent devrait être positif, malgré des effets de calendrier (Pâques en avril cette année), les coûts liés au « remplacement » d’Air Berlin à l’aéroport Tegel – et le fait qu’elle ne bénéficie plus de la faillite de Monarch ou des problèmes de Ryanair comme l’année précédente. Les coûts globaux d’easyJet devraient avoir augmenté de 18,8% au premier semestre (+1,4% pour le coût unitaire hors fuel et à taux de change constant).
Le CEO d’easyJet Johan Lundgren a déclaré que la compagnie avait obtenu « des résultats conformes aux attentes au premier semestre. Nous avons transporté environ 42 millions de clients, avec un nombre considérablement réduit d’annulations et un taux continuellement charge élevé de satisfaction de la clientèle. Nous sommes bien préparés du point de vue opérationnel pour le Brexit ». Mais au second semestre, « nous observons de la douceur au Royaume-Uni et en Europe, que nous croyons venir de l’incertitude macroéconomique et de nombreuses questions en suspens autour du Brexit qui entraînent ensemble une demande des clients plus faible ». EasyJet déploiera d’autres initiatives pour soutenir son activité, et « fait des progrès significatifs » dans sa résilience opérationnelle ; « en tant que compagnie aérienne extrêmement rentable avec l’un des bilans les plus solides de l’aviation, easyJet est bien placée pour connecter l’Europe de manière transparente, avec l’accueil le plus chaleureux qui soit », conclut le dirigeant.
Airbid a commenté :
2 avril 2019 - 8 h 56 min
EasyJet Jet pourrait être la victime la plus visible d’un Brexit sans accord, de quoi réjouir Ryanair.
Ryanair et Easy: même soucis... a commenté :
2 avril 2019 - 9 h 55 min
Il n’y a aucune raison que Easy soit plus impacté que Ryanair…ni moins d’ailleurs. Si soucis il y a, il est de meme niveau pour toutes les deux.
Si Ryanair est de droit irlandais, donc UE, il lui a fallu créer une filiale de droit britannique…exactement l’inverse de easy qui était de droit britannique et s’est transportée en Autriche: de fait, aujourd’hui, Easy est une compagnie de droit autrichien ( elle y a inscrit plus de 200 avions, des milliers de PNT et PNC), donc UE, avec une filiale de droit britannique.
Les filiales de droit britannique des deux compagnies ont pour but de conserver les droits de trafic INTRA-UK et de récupérer un morceau des droits de trafic UK-> UE si ces droits venaient à être redistribués selon le schéma 50/50 typique des accords aériens ” ancien monde”
Aujourd’hui les trafic inter-uk et uk-ue de ces deux compagnies avoisinant pour chacune 25% de leur trafic total…Les autres 75% sont des trafic entre pays européens ( type Allemagne-Espagne, par exemple, ou à l’intérieur d’un pays de l’UE (type Paris-Nice ou Berlin-Dusserldorf…) ainsi que des trafic entre UE et pays associes selon l’accord de ciel ouvert ( exemple: Maroc, Tunisie,Israel) Ces 75% de leurs trafic ne sont aucunement impactés par le Brexit puisque effectués par des appareils et equipages inscrits et basés dans l’UEdans une structure basée dans l’UE ( Autriche, Irlande)
Jean Pierre a commenté :
2 avril 2019 - 16 h 22 min
On joue à se faire peur mais je ne comprends pas où est le souci puisque rien n’est importé ou exporté.