La compagnie aérienne Air Austral a immobilisé lundi à Paris un de ses Boeing 787-8 Dreamliner pour au moins deux mois, en raison de nouveaux problèmes avec les moteurs Rolls Royce. Un appareil de Wamos Air a rapatrié les passagers vers Mayotte via La Réunion.

Suite au contrôle “programmé et réalisé” le lundi 3 juin 2019 au niveau des moteurs Trent 1000 équipant le 787-8 immatriculé F-OLRC de la compagnie réunionnaise, “et ce conformément à la directive de navigabilité édictée par les autorités européennes pour le maintien de la sécurité des vols“, l’appareil n’a pas pu repartir de l’aéroport de Paris-CDG. Air Austral précise dans un communiqué que “le boroscope effectué au niveau de ses moteurs a mis en évidence une nouvelle détérioration précoce, inattendue, des ailettes” du Trent – un moteur “déjà sous surveillance” depuis la vague d’inspection imposée l’an dernier à l’ensemble des opérateurs de 787-8 équipés de Trent 1000 (comme British Airways, Singapore Airlines, ANA ou Virgin Atlantic, rappelle la compagnie aérienne), qui ont ainsi vu leur exploitation “fortement perturbée“.

Le motoriste britannique Rolls Royce a été confronté l’an dernier à un problème de durabilité sur les ailettes des Trent 1000. Depuis “et dans l’attente de pouvoir rendre disponible ces mêmes pièces revues et corrigées” selon Air Austral, une directive de navigabilité (AD) impose à l’ensemble des compagnies aériennes concernées un plan de vérification et de contrôle poussés et réguliers. Celui-ci prévoit, entre autres, chaque mois et sur chaque moteur, “une vérification complète et draconienne de l’état d’usure des ailettes concernées“. Avec deux Dreamliner en service, la compagnie aérienne “a ainsi déjà été fortement pénalisée l’an dernier de mars à novembre 2018, du fait de l’immobilisation longue et successive de ses aéronefs, impactant tout particulièrement ses liaisons aériennes de et vers Mayotte“.

Air Austral a depuis, en “étroite collaboration” avec son sous-traitant AFI-KLM E&M et Rolls Royce, mis en place un dispositif préventif de suivi et d’atténuation des risques d’usure sur ces pièces. Elle a, par ailleurs, depuis plusieurs semaines “et ce malgré des boroscopes présentant de bons résultats” pris en compte l’éventualité d’une possible immobilisation prolongée de ses 787-8 et étudié différents scénarios ou alternatives qu’elle pourrait être à même de déclencher pour le maintien de son programme de vols, en particulier de et vers Mayotte. Le résultat “négatif, inattendu” annoncé lundi soir reste pour la compagnie “extrêmement pénalisant” avec l’immobilisation immédiate du F-OLRC, pour une période de 2 mois au minimum.

Face à cette situation “qu’elle subit encore une fois et à la veille de la haute saison“, Air Austral se voit ainsi contrainte d’accélérer ses recherches déjà très actives d’une solution de transport “qui soit la moins pénalisante possible” pour sa clientèle, particulièrement de/vers Mayotte. La compagnie assure mettre tout en œuvre afin d’être en mesure de proposer “la meilleure alternative à sa clientèle“, une solution ayant été proposée aux passagers des vols UU 976 et UU 977 des 3 et 4 juin.

Outre les deux Dreamliner, Air Austral opère trois 777-300 tri-classes pour les vols long-courriers, et dispose de deux 737-800 et d’un ATR 72-500 pour les vols régionaux.

Air Austral : un 787 de nouveau cloué au sol 1 Air Journal