La compagnie aérienne Japan Airlines a réceptionné son premier A350-900, qui est aussi le premier Airbus acquis de sa flotte. La future low cost Aero_K en Corée du Sud voudrait une douzaine d’A320neo, Lauda en Autriche s’intéresse à l’A321neo mais à long terme, et Saudia pourrait commander des gros-porteurs européens. Une maquette d’A321 aux ailes « battantes » inspirées de l’albatros est testée pour améliorer l’aérodynamique des ailes.

Japan Airlines (JAL) a réceptionné le 14 juin 2019 le premier des dix-huit A350-900 commandés en 2013, le premier appareil produit par Airbus pour la compagnie nationale du Japon. Configuré en version marché domestique pour accueillir 12 passagers en Première, 94 en classe Affaires et 263 en Economie (369 sièges au total, tous nouveaux et qui seront présentés la semaine prochaine) et revêtu d’une une livrée spéciale rouge (qui sera déclinée en argent et vert), le MSN321 immatriculé JA01XJ s’est envolé dans la foulée à destination de sa base à l’aéroport de Tokyo-Haneda. Ce vol de convoyage était assuré avec un mélange de carburant traditionnel et de carburant synthétique, contribuant à la réduction des émissions de CO2.

Les A350-900 de la compagnie de l’alliance Oneworld, à la MTOW réduite à 217 tonnes contre 275, seront initialement déployé vers Fukuoka à partir du 1er septembre, sur trois rotations quotidiennes ; elle attend également treize A350-1000, sans date de livraison annoncée mais qui selon Airbus desservira le réseau international long-courrier de l’opérateur. L’événement historique s’est déroulé en présence de Yoshiharu Ueki, Representative Director et Président de JAL, et de Christian Scherer, Chief Commercial Officer d’Airbus. À fin mai 2019, la famille A350 XWB enregistrait un total de 893 commandes fermes émanant de 51 clients dans le monde ; le nouvel avion de JAL est le 282ème A350XWB livré (et le 47eme cette année).

Airbus : 1er A350 pour Japan Airlines, rumeurs et un albatros 1 Air Journal

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Côté rumeurs de commandes, la low cost Aero_K basée à l’aéroport de Cheongju en Corée du Sud, qui devrait débuter ses opérations au troisième trimestre et attend déjà trois A320,  pourrait selon CAPA commander douze A320neo et prendre des appareils supplémentaires en leasing pour le début de l’année prochaine. A Vienne, la filiale du groupe Ryanair Lauda vise une flotte monotype A320 (23 appareils à l’été 2020), et va donc se séparer de ses derniers A321. Interrogé par ch-aviation, le CEO Andreas Gruber a déclaré qu’il n’avait pas dans l’immédiat l’intention de commander des A321neo, ce qui ne pourrait être qu’un « projet à long terme » ; les A321LR ou XLR ne rentrent pas dans la stratégie de la low cost. Enfin la compagnie nationale d’Arabie Saoudite, Saudia, s’apprêterait à annoncer une grosse commande dont « au moins une partie serait des Airbus », sans précision si cela concernera le duo Boeing 787 / Airbus A350 évoqué au printemps (on a aussi parlé de 777X) ou simplement des monocouloirs. Rappelons qu’elle opère 52 A320 et A321, 38 A330, treize 747, 47 777 et les treize 787-9 commandés.

Airbus : 1er A350 pour Japan Airlines, rumeurs et un albatros 4 Air JournalA Filton en Grande Bretagne, les ingénieurs d’Airbus ont testé en vol l’AlbatrossOne, une maquette télécommandée basée sur l’A321 équipée d’ailes « à battements libres », pour développer le concept de « charnière semi-aéroélastique ». Ce concept vise à réduire la traînée et le poids global des ailes tout en luttant contre les effets de la turbulence et des rafales de vent. AlbatrossOne va « explorer » les avantages des bouts d’ailes déverrouillables et à battement libre, le mécanisme concernant un tiers de la longueur de l’aile,  qui réagit de manière autonome lors de turbulences en vol et réduit la charge exercée sur l’aile à sa base, réduisant ainsi le besoin de caissons d’aile fortement renforcés.

« Nous nous sommes inspirés de la nature : cet oiseau marin albatros bloque ses ailes sur l’épaule pour les vols à grande distance, mais les débloque en cas de rafales de vent ou de manœuvres », explique Tom Wilson, ingénieur chez Airbus basé à Filton. Il rappelle que les bouts d’aile articulés « ne sont pas nouveaux : les avions à réaction militaires les utilisent pour augmenter la capacité de stockage des porte-avions », sans bien sûr mentionner l’adoption du principe par le Boeing 777X. Mais il précise que le démonstrateur Airbus « est le premier avion à tester en bout d’aile les bouts d’aile mobiles pour soulager les effets des rafales de vent et des turbulences ». Jean-Brice Dumont, Vice-président exécutif de l’ingénierie d’Airbus, précise que dans ces cas, l’aile d’un avion conventionnel « transmet d’énormes charges au fuselage. La base de l’aile doit donc être fortement renforcée, ce qui implique plus de poids à l’avion. Le fait de laisser les extrémités d’ailes réagir et s’adapter aux rafales réduit les charges, et nous permet de construire des ailes plus légères et plus longues. Plus l’aile est longue, moins elle crée de traînée jusqu’à un effet optimal, ce qui est potentiellement intéressant pour les économies de carburant ».

Les premiers essais d’AlbatrossOne ont examiné la stabilité du démonstrateur avec les bouts d’aile verrouillés et complètement déverrouillés, a déclaré James Kirk, ingénieur à Filton ; « la prochaine étape consiste à effectuer des tests supplémentaires pour combiner les deux modes, permettant ainsi aux extrémités d’ailes de se déverrouiller en vol et d’examiner la transition », a-t-il ajouté. L’équipe a présenté ses recherches à la conférence du Forum international sur l’aéroélasticité et la dynamique des structures, qui s’est tenue aux États-Unis cette semaine.

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