Le départ de la flotte d’Air France de tous les Airbus A380 d’ici la fin 2022 devrait entrainer une baisse de capacité sur le long-courrier, neuf nouveaux appareils au maximum devant remplacer les dix superjumbos en service actuellement.

Le CEO du groupe Air France-KLM Benjamin Smith a été clair lors d’un briefing avec les analystes après la présentation des résultats trimestriels : « pas plus de neuf biréacteurs long-courrier » seront commandés pour le compte de la compagnie aérienne française, en remplacement des dix A380 de 516 sièges. Le groupe n’est « absolument pas pressé » de prendre une décision quant à ce remplacement, a déclaré le dirigeant selon Flightglobal, toute nouvelle acquisition pouvant être associée à une autre visant à remplacer des appareils plus anciens dans la flotte d’Air France mais aussi de KLM. « Si une offre convenable venait de Boeing ou d’Airbus, nous chercherions à remplacer d’autres aéronefs », a déclaré Ben Smith. Selon qui des négociations « avancées » sont en cours avec Airbus sur des A330-900 ou A350-900, et avec Boeing sur des 787-9 en remplacement des A380.

Pour le patron du groupe de l’alliance SkyTeam, il s’agit surtout d’être « conservateur » sur les dépenses de capital, même si le retrait des A380 génèrera des « fonds propres positifs » à partir de 2022. Il est revenu sur les problèmes rencontrés avec le superjumbo, sont les possibilités de déploiement sont « limitées en raison des coûts d’exploitation élevés et des difficultés rencontrées en termes de performances opérationnelles ». Conserver les sept derniers A380 (dont cinq en propriétés ; le départ des trois autres a déjà été acté) serait « sous-optimal », un appareil devant être gardé en réserve à côté de six en service. Et la perspective comptable ne tient pas : un renouvellement de cabines estimé à plus de 35 million d’euros par appareil, plus la grande maintenance après 12 ans en service qui porterait le total à 85 millions d’euros par A380. Alors que leur retrait générera selon Ben Smith des économies de capital d’environ 400 millions d’euros.

On notera que le CEO n’a pas mentionné les Boeing 777X, même si Air France opère 27 777-200ER et 43 -300ER d’un âge moyen de 18,5 et 10,9 ans respectivement – avec un maximum de 468 places dans les 777-300ER « COI ». On se dirigerait donc bien vers une diminution des capacités sur le long-courrier, après celle annoncée sur le réseau intérieur à hauteur de 15%.

Air France : les capacités de l’A380 ne seront pas compensées 1 Air Journal

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