La compagnie aérienne Kenya Airways a annoncé des pertes plus que doublées au premier semestre, sur un chiffre d’affaires en hausse de 12,2%. Son partage de codes avec Oman Air a été étendu à dix destinations en Afrique, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien.

Les revenus de la compagnie nationale kenyane sur le semestre se terminant le 30 juin 2019 ont augmenté de 12,2% à 58,5 milliards de shillings (511,5 millions d’euros), principalement grâce à la performance de ses nouvelles routes, elle a vu ses pertes augmenter de 112% à 8,56 milliards de shillings (près de 75 millions d’euros) quasiment pour les mêmes raisons. Le communiqué de Kenya Airways mentionne l’augmentation des charges d’exploitation (+15,4%) résultant de son expansion vers de nouvelles destinations au départ de sa base à l’aéroport de Nairobi, telles que New-York, Mogadiscio, Libreville, Genève, Rome et Malindi. Qui ont toutefois contribué à augmenter de 6,6% le nombre de passagers au S1, les recettes de l’activité passage cours augmentant de 5,9%. Kenya Airways a aussi récupéré deux Boeing 787-8 Dreamliner sous-loués à Oman Air pour soutenir les nouvelles lignes, avec augmentation du coût de la flotte mais diminutions des dépenses de leasing. Kenya Airways souligne en outre que les recettes annexes et MRO entre autres ont progressé de 45,2% au premier semestre, et celles liées au fret « se sont améliorées ».

La compagnie de l’alliance SkyTeam se dit optimiste, les investissements stratégiques de ces deux dernières années « commençant à payer ».  Pour Michael Joseph, président du conseil d’administration, « nous continuons d’éloigner l’entreprise des vents contraires précédents, en l’extirpant progressivement de la perte historique de 25 milliards de Ksh. enregistrée en 2014. A la fin de l’année dernière, les pertes avaient diminué de plus de 250 %. C’est un témoignage de notre engagement à redresser Kenya Airways ». Et malgré un environnement de marché difficile, la compagnie réalise « des avancées positives qui impliquent l’optimisation des ressources et l’approche de croissance robuste que nous avons adoptée dans ce marché très concurrentiel. Certains de ces investissements peuvent nous priver, nous, nos actionnaires et nos parties prenantes, des résultats financiers convoités, mais nous avons les yeux rivés sur la situation dans son ensemble », a ajouté le dirigeant.

Rappelons que le mois dernier, le Parlement kényan avait voté en faveur de la nationalisation de la compagnie aérienne, via la création d’une holding qui engloberait également l’aéroport de Nairobi. Avec pour objectif de sauver la compagnie nationale de la faillite et réduire sa dette. La nouvelle holding devrait avoir quatre filiales : Kenya Airports Authority (KAA), Kenya Airways (KQ), l’aéroport international de Nairobi-Jomo Kenyatta (JKIA), et un Collège des services de l’aviation centralisé qui sera géré indépendamment. Kenya Airways est possédée à 48,9% par le gouvernement et 7,8% par Air France-KLM entre autres actionnaires (environ 80.000 privés et des banques).

Kenya Airways : pertes doublées, partage avec Oman Air 1 Air Journal

©Kenya Airways

Côté opérations, Kenya Airways a annoncé l’expansion de son accord de partage de codes avec Oman Air, signé en aout 2017 et qui ne portait que sur la liaison entre leurs bases respectives. Elle peut désormais proposer sous code KQ des vols via Mascate vers Djeddah (Arabie Saoudite), Bangalore, Chennai, Delhi, Hyderabad (Inde), Karachi et Lahore (Pakistan) ; elle dessert Mumbai avec ses propres avions. En échange, Oman Air peut désormais vendre sous code WY les vols de Kenya Airways via Nairobi vers Entebbe en Ouganda, Dar es Salaam en Tanzanie et Johannesburg en Afrique du Sud.

« Grâce à ce partenariat, Kenya Airways étend ses services aux touristes ainsi qu’à ceux qui visitent des amis et de la famille à Oman – via les liens culturels que le Sultanat partage avec les régions côtières de l’Afrique de l’Est, en particulier le Kenya et la Tanzanie. Cette coopération étend également notre présence en Inde et au Moyen-Orient par le biais de la passerelle de Mascate, et s’inscrit dans la stratégie de Kenya Airways d’améliorer l’efficacité de son réseau, de croître par le biais de partenaires tout en se concentrant sur les segments à haut rendement des entreprises et des loisirs », a déclaré dans un communiqué Ursula Silling, la directrice commerciale de Kenya Airways.

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