Dix ans après le crash du vol AF447 Rio-Paris qui avait causé la mort de 228 personnes, les avocats des familles de victimes ont remis à la justice un rapport inédit démontrant qu’Airbus avait bien connaissance des défauts des sondes de vitesse Pitot, point de départ de la catastrophe aérienne.

Ce rapport a été transmis le 8 août aux juges d’instruction qui doivent rendre prochainement une décision très attendue sur la tenue ou non d’un procès pour Air France et… aussi pour Airbus. En effet, le 12 juillet, au grand dam des parties civiles, le parquet de Paris a demandé aux magistrats de renvoyer uniquement la compagnie aérienne devant le tribunal correctionnel et de prononcer un non-lieu pour l’avionneur.

Selon l’AFP, ce rapport a été réalisé en novembre 2004 pour le compte de Thalès, fabricant des sondes Pitot qui équipaient alors les avions d’Airbus, dont l’A330-200 du vol AF447. La nuit du crash, le givrage de ces petits tubes métalliques placés sur la carlingue avait en effet conduit à un dérèglement des mesures de vitesse et désorienté les pilotes jusqu’au décrochage de l’appareil au-dessus de l’océan Atlantique.

Le rapport est un comparatif de dégradation entre une sonde fabriquée par Goodrich et une sonde fabriquée par Thalès cumulant chacune « environ 10.000 heures de vol ». La première est « peu dégradée » tandis que la seconde présente une « corrosion catastrophique » selon la conclusion du rapport, qui recommande d’en modifier la conception. Les sondes du vol AF447 totalisaient, elles, presque 19.000 heures de vol. « Airbus, qui participe à la certification de ses équipements, ne pouvait pas ignorer cet avertissement », estime Danièle Lamy, présidente de l’association des familles de victimes Entraide et Solidarité AF447, citée par l’AFP.

Crash AF447 Rio-Paris : un nouveau rapport met en cause Airbus 1 Air Journal

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