Après l’arrêt de tous les vols d’Aigle Azur le 7 septembre 2019, 13000 passagers en rade ont été obligés d’acheter de nouveaux billets pour rentrer en France. Par ailleurs, près de 40.000 billets ont été déjà vendus pour les mois à venir. 

Qui va rembourser les clients lésés ? Seuls ceux qui ont leurs billets inclus dans l’achat d’un séjour complet peuvent espérer se faire rembourser par son organisateur, c’est-à-dire le tour-opérateur. Mais en l’état actuel, aucun mécanisme n’est prévu pour rembourser ceux qui ont acheté des billets en vol sec. Aujourd’hui, de nombreuses voix du secteur du voyage et du tourisme réclament, à l’Etat français aussi bien qu’à l’Union européenne, l’adoption de dispositifs pour rendre obligatoire par les compagnies aériennes l’indemnisation des passagers en cas de faillite

Nous intervenons fermement auprès des ministres concernés (Economie, Transport, Tourisme) afin qu’ils prévoient, dans le projet de loi sur le transport aérien, d’exiger des compagnies exerçant sur le marché français soit la constitution d’une « caisse de garantie », soit la souscription d’assurances garantissant les fonds déposés par les agences de voyages et les clients sur le même modèle que la garantie totale des fonds déposés par les clients exigée des agents de voyages pour leur immatriculation“, martèle ainsi les Entreprises du voyage, association regroupant les voyagistes français.

Une requête soutenue par l’ensemble de la profession qui doit, à chaque faillite d’une compagnie aérienne, faire face au mécontentement des clients affectés : “Le législateur européen laissera-t-il encore longtemps les compagnies aériennes abandonner leurs passagers sans recours ni garantie? Les professions encaissant des avances de clients disposent de caisse de garantie: notaires, agents immobiliers, agence de voyages. Il est temps que la caisse de garantie des compagnies aériennes voit le jour. Dans l’intérêt du consommateur. Et du secteur touristique européen“, déclare fabrice dariot, patron de l’agence en ligne Bourse des vols. Et de rappeler que les voyagistes français, contrairement aux compagnies aériennes, ont l’obligation de souscrire une garantie financière, auprès de l’APST (Association professionnelle de solidarité du tourisme), d’une banque ou d’une compagnie d’assurance, pour indemniser les clients en cas de faillite.

Les associations de défense des droits des consommateurs suivent également le mouvement. “Le Centre européen des consommateurs (CEC) France et la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) se mobilisent pour la création d’un dispositif efficace d’indemnisation des passagers en Europe“, ont écrit les deux associations dans un communiqué conjoint. “On est sur un renouvellement du Parlement européen, de la Commission européenne, et le règlement passager européen qui date de 2004 devrait être prochainement révisé, c’est le bon moment pour ça“, espère Elphège Tignel, directrice de la communication France du réseau européen CEC.

Aigle Azur en faillite : les voyagistes réclament un fonds de garantie pour rembourser les passagers 1 Air Journal

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