Neuf pays de l’Union européenne (UE) s’unissent pour réclamer une aviation plus propre en Europe, un des moyens de transports les plus polluants qu’ils jugent insuffisamment taxé.

La France, l’Allemagne, l’Italie, les trois pays du Benelux, la Suède, le Danemark et la Bulgarie ont exhorté la Commission européenne à proposer de nouvelles mesures pour cibler ce secteur, sans toutefois réclamer une taxe spécifique sur la pollution. Cette déclaration, initiée par les Pays-Bas et signée par les ministres des Finances de ces neuf pays, est publiée à moins d’un mois de la date prévue de l’entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne présidée par l’Allemande Ursula von der Leyen.

Nous appelons la nouvelle Commission européenne à faire avancer le débat sur la tarification de l’aviation civile, par exemple au moyen de mesures fiscales spécifiques ou de politiques similaires“, écrivent-ils. “Par rapport aux autres modes de transport, l’aviation civile n’est pas suffisamment mise à contribution“, estiment les neuf pays signataires.

Les Pays-Bas font pression en faveur de cette mesure et déclarent qu’ils feront cavalier seul avec leur propre taxe en 2021 si l’exécutif européen ne parvient pas à proposer une législation. L’adoption d’une taxe à l’échelle de l’UE pourrait toutefois s’avérer difficile car les décisions en matière fiscale requièrent l’unanimité. Et les pays très touristiques, comme l’Espagne ou la Grèce, craignent une augmentation du prix des vols.

Egalement, cette annonce de neuf membres de l’UE est mal perçue par les voyagistes, pour qui toute nouvelle taxe signifie augmentation du prix du billet d’avion. “Notre pays se distingue encore par son inventivité en matière d’impôt. Après la taxe bobo qu’on appelle taxe Chirac, on nous invente un nouveau truc unilatéral, pour soulager la conscience morale des décideurs qui se rendent, en classe Affaires, à des congrès de lutte contre le dérèglement climatique. Cette taxe précède un prélèvement indispensable (et légitime, pour une fois) de quelques euros par billet pour abonder à un fond de garantie contre la faillite des transporteurs. Et on attend la hausse, post privatisation, des taxes d’aéroports parisiens (les fonds de pension actionnaires exigent des rendements annuels que la croissance naturelle ne sauraient produire)”, commente FabriceDariot qui dirige le discounteur Bourse-Des-Vols.

Environnement : neuf pays européens favorables à une taxation plus forte de l'aérien 1 Air Journal

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