La compagnie aérienne Air France a annoncé hier une réduction de 30% de ses capacités entre la France et le nord de l’Italie, où le bilan de l’épidémie de Covid-19 a atteint 366 morts et plus de 7365 contaminés et près d’un quart de la population a été placé en quarantaine. Vers le reste de l’Europe, cette réduction concerne 20% des capacités, mais sa directrice générale avoue que la compagnie est désormais « dans une situation d’urgence ».

Annoncée le 8 mars 2020, la nouvelle réduction de voilure chez le voisin transalpin de la compagnie nationale française se fera sans suspension de lignes : « sur le Nord de l’Italie, nous réduisons nos capacités de 30% tout en maintenant la desserte sur l’ensemble des destinations italiennes », précise un communiqué sur son site. Air France avait déjà annoncé fin février des réductions de fréquences vers Milan-Malpensa, Venise et Bologne, avec mesures commerciales à la clé. Vers et depuis le reste de l’Europe, la compagnie de l’alliance SkyTeam annonçait hier une réduction de capacité de 20% pour le mois de mars, sans la détailler ; mais dans les deux cas, elle rappelle qu’elle suit « en temps réel l’évolution de la situation et adaptons notre programme de vols en fonction de la demande »

Air France propose désormais à ses clients le report ou le remboursement sans frais des billets d’avion sur l’ensemble de son réseau, pour tout voyage réservé avant le 31 mars. « Depuis l’apparition du Coronavirus COVID-19, nous mettons tout en œuvre pour assister nos clients et leur permettre de reporter ou d’annuler les voyages prévus de et vers des zones à risque d’exposition », rappelait-elle jeudi dernier ; « Vous pouvez ainsi réserver votre prochain voyage en ayant la garantie de pouvoir modifier votre réservation sans frais si vous le désirez ». Les mesures commerciales par destination sont disponibles ici.

Air France-KLM avait déjà estimé à entre 150 et 200 millions d’euros d’ici avril l’impact financier de l’épidémie. Dans un courrier envoyé aux salariés publié hier par La Tribune, la directrice générale d’Air France Anne Rigail prévient que cet impact sera « plus significatif » : « nous observons une baisse significative des réservations sur l’ensemble de nos lignes et sur une période de temps étendue », souligne la dirigeante, et « l’ampleur et la durée de la crise s’accentuant, nous savons aujourd’hui que ses effets économiques seront encore plus significatifs. Les incertitudes quant à son évolution et ses conséquences nous conduisent à anticiper tous les scénarios ». La priorité selon elle est qu’Air France « préserve sa trésorerie » : « Nous sommes dans une situation d’urgence économique qui peut nous rappeler de précédentes crises, telles que celle du 11 septembre 2001, ou encore la crise financière mondiale de 2008 ».

Le groupe franco-néerlandais avait déjà annoncé un serrage de ceinture avec report ou annulation des dépenses non opérationnelles et projets d’investissements. Côté emploi, la  poursuite du gel des embauches pour tous les services non directement liés aux opérations » annoncée par le directeur financier d’Air France Steven Zaat va s’accompagner selon Anne Rigail de propositions de « mesures de réduction du temps de travail sur la base du volontariat », via par exemple l’anticipation des congés payés, des prises de congés sans solde, l’utilisation des droits acquis ou « le travail à temps partiel ou à temps alterné ». Du chômage partiel est aussi « à l’étude ».

Coronavirus : Air France réduit les capacités en Europe 1 Air Journal

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