Alors que l’Italie tout entière voit ses déplacements limités pour contenir l’épidémie de coronavirus, la compagnie aérienne Air France suspendra toutes ses liaisons vers le pays du 14 mars au 3 avril. Sur l’ensemble de son réseau, ce sont désormais 3600 vols qui seront annulés en mars. Le trafic du groupe Air France-KLM est déjà affecté par la crise sanitaire, avec un recul de 0,7% du nombre de passagers en février et un coefficient d’occupation en baisse de 2,5 points.

A compter du 14 mars 2020, la compagnie nationale française suspend la desserte de l’ensemble de ses destinations italiennes, et ce jusqu’au 3 avril 2020 inclus. D’ici samedi, Air France maintiendra un vol par jour vers chacune de ces destinations, soit 13 aéroports (Bari, Bologne, Cagliari, Catane, Florence, Gênes, Milan Malpensa et Linate, Naples, Palerme, Rome, Turin et Venise),  « afin de vous permettre si vous le souhaiter d’anticiper votre voyage ». Elle avait déjà réduit de 30% ses dessertes vers le nord du pays. Vers et depuis le reste de l’Europe, Air France  annonçait hier une réduction de capacité de 25% pour le mois de mars au lieu des 20% évoqués dimanche, sans la détailler ; « nous suivons en temps réel l’évolution de la situation et adaptons notre programme de vols en fonction de la demande », explique Air France sur son site.

La compagnie de l’alliance SkyTeam confirme aussi l’annulation de ses trois vols quotidiens vers Tel Aviv jusqu’au 28 mars, en raison des restrictions à l’entrée du territoire israélien. Elle a temporairement suspendu tous les vols vers la Chine continentale, ainsi que ceux vers Hong Kong et Taipei, et a réduit ses liaisons vers Séoul de 7 à 4 vols par semaine et vers Singapour de 7 à 5 vols par semaine jusqu’au 12 avril. « En fonction de l’évolution de la situation », Air France prévoit de reprendre progressivement ses opérations de et vers Shanghai, Pékin, Hong Kong et Taipei à compter du 29 mars ; « à ce stade », la desserte de Wuhan reste suspendue.

Rappelons qu’Air France propose désormais à ses clients le report ou le remboursement sans frais des billets d’avion sur l’ensemble de son réseau ; les mesures commerciales sont détaillées ici.

Air France : Italie bientôt suspendue, trafic déjà en recul 1 Air Journal

©Air France-KLM

L’épidémie est clairement évoquée dans les résultats de trafic d’Air France-KLM en février : même si 2020 est une année bissextile et que les chiffres de trafic et de capacité publiés en février « sont mécaniquement augmentés d’une journée d’opérations supplémentaires », les résultats reflètent « essentiellement l’impact de l’annulation de tous les vols de et vers la Chine et l’impact initial du COVID-19 en Asie », souligne le communiqué du groupe. Le nombre global de passagers a reculé de 0,5% par rapport à février 2019, à 6,690 millions de passagers, avec un trafic en PKT en baisse de 0,7% sur une offre en SKO en hausse de 2,5% ; le coefficient d’occupation moyen des avions d’Air France, KLM et Transavia est en retrait de 2,5 points de pourcentage à 84,4%.

Sur le long-courrier du groupe, l’impact de la crise sanitaire est bien visible : l’Asie affiche des baisses de trafic en PKT comme de l’offre en SKO (-24,7% et -15,8% respectivement), le coefficient d’occupation perdant 9,6 points de pourcentage à 80,9%. Il affiche en revanche un trafic en PKT en hausse de 13,4% vers l’Amérique du nord, de 9,1% vers l’Afrique-Moyen Orient, et de +5,9% vers l’Amérique latine ; celui de la zone Caraïbes-Océan Indien est stable à -0,1%. Mais tous les coefficients d’occupation reculent, à l’exception de celui de l’Afrique-Moyen-Orient (+1,3%). Le court et moyen-courrier du groupe a de son côté enregistré en février une baisse de 1,8% du trafic en PKT sur une hausse de 0,6% des capacités ; le coefficient d’occupation moyen perd 1,9 point de pourcentage à 80,0%.

Pour la seule Air France, le trafic a baissé de 1,4% à 3,649 millions de passagers, avec un trafic en PKT en baisse de 0,2% sur une offre en SKO en hausse de 2,0% ; le coefficient d’occupation s’établit à 83,5% (-1,8 point). Sur le court et moyen-courrier, le nombre de passagers est en recul de 2,9% à 2,444 millions, avec une occupation à 78,6% (-1,8 point) ; sur le long-courrier, le trafic progresse de 1,7% à 1,205 million de passagers, mais avec une occupation en baisse de 1,8 points à 84,7%.

Chez KLM Royal Dutch Airlines, le trafic a baissé de 2,7% à 2,365 millions de passagers, avec un trafic en PKT en baisse de 2,7% sur une offre en SKO en hausse de 1,8% ; le coefficient d’occupation s’établit à 83,8% (-4,3 points). Sur le court et moyen-courrier, le nombre de passagers est en recul de 3,2% à 1,565 millions, avec une occupation à 82,2% (-2,0 points) ; sur le long-courrier, le trafic recule de 1,8% à 800.000 passagers, avec une occupation en baisse de 4,8 points à 84,1%.

La low cost Transavia au contraire affiche un trafic en hausse de 9,2% en février, avec 976.000 passagers. Le trafic en PKT a progressé de 7,8% sur une offre en SKO en hausse de 7,0% ; le coefficient d’occupation gagne 0,7 point à 93,5%.

Le groupe précisait hier que les prochains mois « seront plus fortement impactés du fait de l’expansion du COVID-19 dans d’autres régions du monde et d’une réduction plus importante des capacités ». Et citait l’exemple d’Air France qui prévoit « à ce jour » l’annulation de 3600 vols en mars, soit une réduction par rapport au plan initial de -13% des capacités sur le réseau long courrier, -25% sur le réseau européen et -17% sur le réseau domestique. KLM prévoit « une réduction comparable » de son activité sur le réseau long courrier. L’évolution de la situation est étudiée « au quotidien » par le groupe, qui évalue en conséquence si des ajustements complémentaires sont nécessaires sur le réseau. Air France-KLM avait déjà estimé à entre 150 et 200 millions d’euros d’ici avril l’impact financier de l’épidémie.

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