American Airlines réclame 12 milliards à l’administration Trump, 7 compagnies aériennes thaïlandaises demandent une aide de 16 milliards de dollars, Emirates Airlines sauvée coûte que coûte par Dubaï, Lufthansa espère une aide de plusieurs milliards de dollars… Partout dans le monde, les transporteurs aériens, cloués au sol par la pandémie du coronavirus, comptent sur une aide étatique pour redécoller.

Pour sa part, Air France-KLM mène des discussions avec des banques pour emprunter plusieurs milliards d’euros sous la forme de crédits garantis par les Etats français et néerlandais, qui détiennent chacun 14% du capital du groupe aérien. Selon l’agence Reuters, Air France-KLM pourrait bénéficier d’un emprunt pouvant atteindre 4 milliards d’euros garanti par l’Etat français pour Air France combiné à un emprunt de près de 2 milliards garanti par l’Etat néerlandais pour KLM. “Air France-KLM est une belle entreprise et nous voulons qu’elle reste en l’état, c’est pourquoi nous sommes prêts à la soutenir“, a déclaré le le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.

Mais pourquoi aider seulement Air France ? La question a déjà fait l’objet d’une passe d’armes entre le groupe Dubreuil (Air caraïbes et french bee) et Air France dans les pages du journal La Tribune. La Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) réclame, elle, une aide directe de l’Etats français à l’ensemble du pavillon français.

L’heure est grave pour l’ensemble des entreprises françaises et pour le consommateur. Mais le pire qui puisse arriver, c’est de sauver les compagnies historiques et de ne pas sauver les compagnies alternatives. Ce serait immoral, inefficace et dangereux. Il n’y a pas de raisons de laisser tomber les transporteurs qui opèrent des vols intérieurs en France, qui desservent les Dom-Tom… Spontanément, j’ai plutôt envie de sauver Corsair, Air Tahiti Nui, Air Austral, Air Corsica et Air Caraïbes avec l’argent public, parce qu’elles permettent au consommateur d’avoir le choix et des prix bas. Avec le retour d’un monopole national, nous ferions un bond dans les années 80, lorsqu’un billet pour les Antilles valait un Smic ou deux ! Sans compter qu’on a déjà un monopole ferroviaire onéreux en France avec la SNCF…” déclare Fabrice Dariot, patron de l’agence de voyages Bourses des vols.

Aux Etats-unis, des associations de défense des consommateurs exigent que l’aide accordée aux compagnies aériennes ne soit pas un chèque en blanc : “Bien que les compagnies aériennes aient maintenant perdu beaucoup d’argent et aient été obligées de modifier leurs plans d’exploitation, elles ont réalisé des milliards de dollars de bénéfices au cours des dernières années. Les compagnies aériennes américaines demandent maintenant des prêts de plus de 50 milliards de dollars, mais avec des bénéfices de plusieurs milliards – et plus de 45 milliards de dollars donnés aux dirigeants et aux actionnaires ces dernières années – on peut se demander comment l’argent est dépensé et pourquoi ces compagnies n’étaient pas préparées pour les jours difficiles“, rappelle l’Association des défenseurs des droits des passagers (APRA).

Aide au transport aérien : le gouvernement favorise-t-il Air France? 1 Air Journal

Lyon St-Exupéry ©Vinci Airports