Face comme les autres à l’incertitude sur l’évolution de la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Air France a revu à la baisse ses prévisions opérationnelles : elle ne proposerait que 20% des capacités prévues en juin et 40% en juillet.

Perdant 25 millions d’euros par jour, le groupe Air France-KLM a demandé une injection de fonds rapide en plus des emprunts pour 6 milliards d’euros négociés avec les Etats français et néerlandais. Mais sur le plan opérationnel, 90% de la flotte est clouée au sol et les deux compagnies aériennes ne proposent plus que des programmes de vol squelettiques (la filiale low cost Transavia a suspendu toutes ses opérations). Fasse à l’absence de certitudes quant à l’évolution de la crise sanitaire et du marché, le CEO du groupe Benjamin Smith a donc du revoir à la baisse les prévisions d’offres de ces prochains mois : selon La Tribune, il a déclaré lors d’une visioconférence « avec des pilotes » que l’offre en siège pour le mois de juin 2020 ne dépassera pas 20% de ce qui était prévu au début de l’année ; elle serait dans le meilleur des cas de 40% en juillet, 60% en aout « avant d’atteindre 75% au quatrième trimestre au mieux ». Comme de plus en plus de ses homologues, Benjamin Smith estime qu’il faudra de toute façon deux ans avant de retrouver les niveaux de trafic d’avant la pandémie.

Cette offre réduite ne devrait pas entrainer de licenciements malgré le sureffectif, ont déclaré les pilotes au journal économique (Ben Smith est « hostile » à la nationalisation partielle). Et l’Etat pourrait très bien conditionner sa garantir des emprunts au maintien de l’emploi. Rappelons que les quelque 45.000 salariés d’Air France sont depuis le 23 mars au chômage partiel : ils ne travaillent plus en moyenne qu’un jour sur cinq, avec un revenu réduit à 84% de la normale. Seuls les employés affectés à des « fonctions vitales » ne sont pas concernés. 

Une diminution de la flotte est en revanche déjà en cours d’examen, qui pourrait concerner un quart des appareils du groupe. « Si les deux prochains A350-900 seront livrés en mai et juin, aucune décision n’a été prise pour le dernier 787-9 et les deux A350 prévus pour être livrés au quatrième trimestre. Pour l’heure, les prises de livraison des premiers A220 à l’automne 2021 restent inchangées », précise La Tribune. Et la sortie anticipée des Airbus A380 (les neuf d’Air France sont déjà immobilisés), initialement prévue d’ici 2022, est toujours à l’étude.

En attendant, Air France continue à desservir quelques destinations à des fréquences très réduites :

France métropolitaine : Marseille, Nice, Toulouse​
Outre-Mer : Cayenne, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis de La Réunion
Europe : Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Dublin, Edimbourg, Francfort, Genève, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Stockholm, Zurich
Afrique : Cotonou, Dakar, Abidjan (autres destinations à l’étude)
Amérique du Nord : New York, Los Angeles, Montréal
Amérique latine : Mexico City, Rio de Janeiro, Sao Paulo
Asie : Tokyo

Air France et le coronavirus : 20% des capacités en juin ? 1 Air Journal

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