La compagnie aérienne Virgin Australia s’est déclarée en cessation de paiements la nuit dernière, espérant trouver de nouveaux fonds après le refus d’aide du gouvernement australien. En Grande-Bretagne, le patron de Virgin Atlantic Richard Branson a de nouveau plaidé pour un prêt d’Etat remboursable

Deuxième plus grand transporteur d’Australie derrière Qantas, Virgin Australia n’a pas résisté à l’impact de la pandémie de Covid-19 : elle a annoncé ce 21 avril 2020 aux autorités boursières sa mise en cessation de paiements, avec nomination d’administrateurs judiciaires à la clé. Endettée à hauteur de quelque cinq milliards de dollars australiens, elle avait demandé aux autorités un prêt d’environ 1,4 milliard de dollars australiens (820 millions d’euros), que le gouvernement avait refusé. « Notre décision consiste à assurer l’avenir du groupe Virgin Australia et sa renaissance après la crise du Covid-19 », a expliqué dans un communiqué le CEO Paul Scurrah dans un communiqué. L’Australie « a besoin d’une deuxième compagnie aérienne et nous sommes déterminés à continuer nos vols », a-t-il ajouté.

L’administrateur Vaughan Strawbridge a déclaré : « Notre intention est d’entreprendre un processus de restructuration et de refinancement de l’entreprise, et de la retirer de la situation actuelle le plus tôt possible ». Des « recherche d’intérêt » ont été lancées auprès des parties pour participer « à la recapitalisation de l’entreprise et de son avenir », et il y a eu selon lui « plusieurs manifestations d’intérêt jusqu’à présent ». Le programme de fidélité Velocity Frequent Flyer, géré séparément, n’est pas concerné.

Virgin Australia continuera d’exploiter « ses vols internationaux et intérieurs réguliers qui aident à transporter les travailleurs essentiels, à maintenir d’importants corridors de fret et à ramener les Australiens chez eux », souligne la compagnie australienne. Son programme de vols actuels compte une quinzaine de lignes intérieures au départ des aéroports de Brisbane, Melbourne, Perth et Sydney ; les routes internationales sont suspendues jusqu’au 14 juin. Quelque 8000 employés sont déjà au chômage partiel.

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A Londres, le groupe Virgin – actionnaire à hauteur de 10% de la compagnie australienne – n’est pas non plus en bon état, le cœur de marché de Virgin Atlantic (l’axe vers les USA) étant quasiment à l’arrêt. Son fondateur et principal actionnaire Richard Branson a de nouveau appelé à l’aide : « Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la compagnie aérienne continue son activité mais nous aurons besoin du soutien du gouvernement », a-t-il expliqué, évoquant la possibilité d’un prêt que la compagnie pourrait rembourser (à l’instar de celui de 600 millions de livres obtenu par easyJet)

D’après le Financial Times, le Trésor britannique a retoqué le dossier (demandant officieusement 500 millions de livres), estimant qu’il n’expliquait « pas assez » pourquoi les aides aux entreprises déjà mises en place ne suffisaient pas (prêts garantis, prise en charge des salaires à hauteur de 80%). Sans le soutien des gouvernements, de nombreuses compagnies aériennes sont menacées, rappelle Richard Branson, et « il n’y aura plus de concurrence et des centaines de milliers d’emplois seront supprimés ».

Coronavirus: Virgin Australia rompt, Virgin Atlantic plie 1 Air Journal

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