La compagnie aérienne United Airlines a dit à ses quelque 12.250 pilotes de se préparer à des temps difficiles et d’envisager des départs volontaires, jusqu’à un tiers d’entre eux pouvant être sujet à des mesures telles que le licenciement à partir de l’automne. Elle va commander sept Boeing 787-10 Dreamliner supplémentaires, mais fermer sa base long-courrier à Los Angeles.

« En avril nous avions certains jours moins de passagers que de pilotes dans notre effectif », déclarait le 4 mai 2020 sur CNN John Earnest, responsable de la communication de la compagnie américaine. Et il ajoutait : United Airlines, qui a réduit de 90% son plan de vol jusqu’à la fin juin en raison de la pandémie de Covid-19, « s’attend à être une compagnie plus petite » d’ici au mois d’octobre. Ce que le directeur des opérations Greg Hart a appelé « de la bonne taille », annonçant dans une note de service que les employés devaient « étudier sérieusement s’ils sont en mesure de choisir un départ volontaire ». Il s’agit d’une « nouvelle douloureuse, mais elle représente ce que nous pensons être l’évaluation la plus précise de ce qui nous attend », a déclaré Hart dans la note retranscrite par CNN.

Une autre note vue par Reuters concerne directement les pilotes : il leur a été demandé de « se préparer à un déplacement », qui affectera environ 30% d’entre eux. Ce qu’un responsable syndical a interprété comme 30% de pilotes en moins dès le 1er octobre, United Airlines ne pouvant pas licencier avant le 30 septembre après avoir accepté une aide d’Etat. Selon One Mile at a Time, 4457 postes sont visés : dans la pratique, ils ne se verraient plus proposer de vol dès le 30 juin. Et seul un rebond visible de l’activité permettrait d’éviter les licenciements à partir d’octobre, qui affecteraient essentiellement les pilotes ayant le moins d’ancienneté. 

Ce pourcentage de 30% est également évoqué pour des suppressions de postes dans le personnel administratif et de direction, soit environ 3400 emplois concernés.

Tous les employés de United Airlines concernés par ces réductions d’emploi seront informés durant la deuxième quinzaine de juillet. La demande de voyages « est essentiellement nulle dans un avenir prévisible et, même avec l’aide fédérale qui couvre une partie de nos charges salariales jusqu’au 30 septembre, nous prévoyons dépenser des milliards de dollars de plus que ce que nous recevons au cours des prochains mois, tout en continuant d’employer 100% de nos effectifs », a déclaré le porte-parole Frank Benenati dans un courriel à l’agence Reuters. « Ce n’est durable pour aucune entreprise ».

Côté flotte, United Airlines a annoncé dans un communiqué aux autorités boursières avoir converti en commande « au premier trimestre » des options sur sept Boeing 787-10 Dreamliner, livrables en 2021. Elle en opère déjà 13 sur les 14 commandés, en plus de douze 787-8 et trente 787-9. Les sept avions figurent dans les listings de Boeing sous la nomenclature « client anonyme ». L’annonce peut paraitre surprenante étant donné l’impact de la crise sanitaire sur le transport aérien, d’autant qu’elle avait revendu en avril six 787-9 Dreamliner à la société de leasing BOC – pour les relouer dans la foulée.

Mais l’évolution générale de la flotte, et la répartition de la reprise des vols quand elle sera possible, pourrait l’expliquer : United Airlines va fermer sa base long-courrier à Los Angeles pour un an, préférant se concentrer sur San Francisco. Cela concerne des vols opérés en 757, 767 et 787, et surtout cinq routes vers Londres, Melbourne, Sydney, Shanghai et Tokyo – alors que l’autre base californienne en accueille plus de 25. Le Dreamliner  devrait alors devenir son principal gros-porteur, les 777-300ER n’étant opérés que depuis Newark et San Francisco.

United Airlines : moins de pilotes, plus de 787 1 Air Journal

©United Airlines