Le gestionnaire de l’aéroport de Francfort, le groupe allemand Fraport, a essuyé au premier trimestre 2020 sa première perte nette depuis son introduction en Bourse en 2001, affichant un résultat négatif de 35,7 millions d’euros.

Conséquence des restrictions de voyage imposées en raison de la pandémie du coronavirus, le nombre de passagers à Francfort était en baisse de 62% sur un an en mars , avec moins de 90% pour la dernière semaine du mois et même moins de 97% début avril. Au premier trimestre 2020, le chiffre d’affaires de Fraport a baissé de 17,8% à 661 millions d’euros, avec une perte nette de 35,7 millions d’euros (contre un bénéfice de 28 millions sur cette période en 2019). Toutes les filiales du groupe dans son portefeuille international -la seule exception étant celle de l’aéroport de Lima, au Pérou- ont également enregistré des résultats négatifs au cours du premier trimestre 2020.

Afin d’amortir l’impact de la crise sanitaire, Fraport a pris des mesures très tôt pour réduire les coûts et introduire des réductions du temps de travail pour ses employés. Plus de 18 000 des environ 22 000 employés à Francfort travaillent un nombre d’heures réduit actuellement ; la moyenne de l’effectif global sera d’environ 60 % inférieure à la normale en avril et mai. En réponse à cette nouvelle situation, Fraport a également consolidé à la fois ses opérations aériennes et terrestres. La piste Nord-Ouest et la piste 18 Ouest de l’aéroport de Francfort sont fermées pour l’instant. La gestion des passagers a été regroupée dans les halls A et B du Terminal 1, et jusqu’à nouvel ordre, aucun autre vol de passagers ne sera traité au Terminal 2.

Étant donné que l’incertitude demeure élevée, il est impossible de faire des prévisions détaillées à ce stade. Cependant, le conseil d’administration confirme ses prévisions selon lesquelles tous les indicateurs de performance clés déclineront de manière significative, et anticipe un résultat négatif du groupe pour l’ensemble de l’exercice 2020“, prévoit d’ores et déjà Fraport, qui opère 31 aéroports dans le monde dont la première plateforme allemande, Francfort (70 millions de passagers annuels en temps normal).

Toutefois, le groupe allemand reste optimiste quant aux perspectives à long terme du marché de l’aviation et continuera de faire avancer ses projets stratégiques visant à accroître sa capacité. Les plus importants sont la construction du Terminal 3 à l’aéroport de Francfort, ainsi que des projets d’expansion en Grèce et au Brésil. En raison de la disponibilité réduite de certains prestataires de services et sous-traitants, la durée des mesures individuelles de construction a été prolongée, affectant également des parties du Terminal 3. Les travaux de construction en cours à l’aéroport de Lima, au Pérou, ont été retardés par la fermeture temporaire de l’aéroport. Toutefois, du fait de cette évolution, les dépenses de l’exercice en cours seront inférieures au volume projeté précédemment.

Fraport a obtenu des prêts supplémentaires totalisant près de 900 millions d’euros au cours du premier trimestre de cette année. Fin mars 2020, le groupe comptait plus de 2,2 milliards d’euros d’actifs liquides et de lignes de crédit engagées, et depuis lors, ceux-ci ont été renforcés à hauteur de plus de 300 millions d’euros. Ces réserves permettront à Fraport de “survivre à la situation actuelle pendant de nombreux mois supplémentaires si nécessaire“.

Aéroport de Francfort : première perte depuis 20 ans pour son opérateur Fraport 1 Air Journal

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