L’Allemagne et l’Union européenne sont parvenues à un accord préliminaire sur le plan de sauvetage de 9 milliards d’euros de Lufthansa.

Cet accord prévoit notamment que Lufthansa cède à « de nouveaux concurrents » quelque 24 créneaux horaires de décollage et d’atterrissage (slots), représentant 8 avions stationnés dans ses hubs de Francfort et Munich, a indiqué hier le groupe aérien allemand dans un communiqué. « Les slots ne devront être repris que par un concurrent européen qui n’a pas reçu lui-même d’aides publiques en raison de la pandémie due au coronavirus », a-t-il précisé.

Mercredi, le conseil de surveillance de Lufthansa avait refusé d’approuver le projet de sauvetage à 9 milliards d’euros, qui prévoit notamment le retour de l’Etat au capital de du groupe, estimant que les demandes de l’Union européenne «affaibliraient» la compagnie aérienne allemande. La Commission européenne avait initialement demandé que Lufthansa cède autant de slots correspondant à 20 avions.

Aujourd’hui, le compromis trouvé entre Berlin et Bruxelles porte sur seulement 8 avions. L’accord devrait être validé dès lundi par Lufthansa et ensuite par ses actionnaires lors d’une assemblée générale, alors que «les négociations se poursuivent » entre la direction de Lufthansa et le gouvernement allemand. En effet, le plan de sauvetage prévoit que l’Etat fédéral allemand prenne 20% du groupe pour 300 millions d’euros, en plus d’injecter 5,7 milliards d’euros de fonds sans droit de vote, dont un milliard peut être converti en actions. Ce serait la première fois que l’Etat reviendrait au capital de la compagnie depuis sa privatisation complète en 1997.

Berlin prévoit aussi de pouvoir augmenter sa participation à 25% et une action, soit la minorité de blocage, mais uniquement «en cas d’offre publique d’achat par un tiers» ou de non-paiement des intérêts. L’Etat fédéral allemand garantit également un prêt de 3 milliards d’euros et obtient deux sièges au conseil de surveillance de Lufthansa, qui a l’interdiction de verser des dividendes et de payer des bonus à ses dirigeants.

Par ailleurs, les négociations continuent également chez les autres filiales du groupe allemand : Brussels Airlines a annoncé mi-mai un projet de suppression d’un quart de ses effectifs et une aide publique belge; Austrian Airlines a demandé 767 millions d’euros à l’Autriche et SWISS 1,2 milliard d’euros de prêts garantis par l’Etat fédéral suisse.

Sauvetage de Lufthansa : accord préliminaire entre l'Allemagne et l'Union européenne 1 Air Journal

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