Des pays européens du pourtour méditerranéen -Italie, Grèce, Espagne, Portugal- annoncent la réouverture de leurs frontières pour la saison estivale, qu’en est-il des pays du Maghreb ?

La Tunisie a fait le premier pas, annonçant l’ouverture à partir du 27 juin prochain des frontières terrestres, aériennes et maritimes, qui avaient été fermées mi-mars afin de ralentir la propagation de la pandémie de nouveau coronavirus.

Le tourisme tunisien, qui pèse environ 14% du PIB, compte donc sur une reprise en juillet et août avec l’Europe, son principal marché. Selon l’Office national du Tourisme tunisien (ONTT), le secteur souffre d’un manque à gagner de six milliards de dinars (deux milliards d’euros) à cause de la pandémie de Covid-19, avec 400 000 emplois menacés, au moment où le pays est déjà plongé par une situation économique et sociale difficile. pour assurer la sécurité sanitaire du pays, mais aussi rassurer les voyageurs, la Tunisie a mis en place un protocole sanitaire strict, baptisé “Ready and Safe“.

Si aucune date de reprise des vols commerciaux n’est avancée par la compagnie Tunisair, le ministre du Tourisme Mohamed Ali Toumi a suggéré la fin du mois de juin (sous réserve de décision de ses collègues aux Affaires étrangères et aux Transports). Il expliquait à la presse tunisienne avoir eu « de bons échos provenant de nombreux opérateurs qui ont exprimé leur volonté de revenir en Tunisie », et se disait « optimiste et résolument convaincu que lors des mois de juillet-août et au-delà, nous allons bien travailler ». Pour sa part, le ministre du Transport et de la logistique, Anouar Maârouf, a annoncé : « l’Etat doit sauver Tunisair et garantir sa survie. Mais il importe que la compagnie soit bénéficiaire. De ce fait, elle doit être jugée selon sa rentabilité et se doit d’acquérir les services même auprès d’autres entreprises publiques ».

Au Maroc, tout semble indiquer également une réouverture des frontières au tourisme pour la saison estivale, même si, pour l’heure, les autorités marocaines n’ont encore confirmé aucune date officielle. La presse marocaine évoque une reprise des vols domestiques de Royal Air Maroc le 11 juin et internationaux au début juillet. Aussi, 30 % du personnel de la compagnie aérienne marocaine doit reprendre le travail, à partir du 8 juin. En 2018, 1,84 million de Français ont visité le Maroc, ce qui représente 27,6% du total des touristes étrangers et une croissance de 14% par rapport à 2017, selon les données de l’Observatoire du tourisme marocain.

Reste l’Algérie, où la situation demeure toujours floue. L’épidémie du coronavirus n’est pas entièrement maîtrisée, le pays est toujours confiné, la majorités des commerces fermée, les plages interdites… Les autorités algériennes se contentent de répéter que la levée du confinement en sera progressive, et se fera selon les recommandations des autorisées sanitaires et en concertation avec les partenaires sociaux, sans avancer un calendrier précis. Pour l’heure, les seules liaisons aériennes annoncées sont des vols de rapatriement allant uniquement dans le sens Alger-Paris.

Mais pour qu’une frontière soit ouverte, il faut qu’elle soit ouverte des deux côtés. Bien sûr, les vacances au Maghreb cet été dépendront aussi de la politique sanitaire adoptée par l’Union européenne. Si l’UE préconise une réouverture de ses frontières intérieures le 15 juin, elle n’avance pas encore de date pour la réouverture de ses frontières extérieures.

Jean-François Rial, PDG de l’agence Voyageurs du Monde, affiche son optimisme. Selon lui, la réouverture progressive concernant certains pays hors-UE comme le Maroc, peut intervenir en juillet, soit dès le mois prochain. « Je pense qu’ils vont ouvrir début juillet un certain nombre de pays qui ne posent pas de problème sanitaire ou qui ont des situations sanitaires très proches de l’Europe où l’épidémie s’écroule », explique-t-il. Le Liban, le Maroc, la Tunisie… seront concernés, « d’autant que l’épidémie dans ces pays est maîtrisée ».

« Le trafic aérien entre la France et le Maghreb revêt une importance capitale pour le secteur en période estivale. Le Maroc a un trafic aérien très varié, à l’image de celui de la Tunisie. Celui de l’Algérie est affinitaire. On espère un signal fort et positif du gouvernement marocain qui ménage la chèvre sanitaire et le chou de la manne touristique qui pèse lourd dans son économie. Les signaux avant-coureurs sont très optimistes », estime également un représentant du vendeur de vols économiques Bourse Des Vols.

Tourisme : pourra-t-on passer ses vacances au Maghreb ? 1 Air Journal

Djerba @wikipedia Henning Leweke