Le groupe Lufthansa va se séparer de 16% de ses effectifs dans le monde, face aux effets de la pandémie de Covid-19. Mais il promet d’essayer d’éviter les licenciements secs.

Le groupe Lufthansa, propriétaire également de Brussels Airlines, Swiss International Air Lines, Austrian Airlines et Eurowings, estime désormais qu’il va supprimer « 22.000 équivalents temps plein » de ses effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne, conséquence directe de la crise sanitaire. L’annonce faite après des négociations avec les syndicats Verd.i (sol), UFO (hôtesses de l’air et stewards) et Vereinigung Cockpit (VC, pilotes), n’épargne aucune catégorie de personnel – y compris dans les échelons supérieurs. La rumeur veut déjà que les filiales suisse et belge perdront respectivement 1900 et un millier d’emplois ; mais des accords négociés avec les syndicats et le chômage partiel devraient permettre « dans la mesure du possible » d’éviter les licenciements secs, a promis le groupe allemand ; 

Ayant affiché au premier trimestre une perte nette de 2,1 milliards d’euros, et malgré une aide d’Etat annoncée à hauteur d’environ 9 milliards d’euros « garantissent la solvabilité de l’entreprise jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de générer suffisamment de fonds à partir de ses propres ressources » (et qui devrait être approuvée définitivement le 25 juin), le groupe va donc tailler dans le vif : « Sans une réduction significative des coûts du personnel pendant la crise, nous manquerons la chance d’un meilleur redémarrage et prendront le risque que le groupe Lufthansa sorte de la crise significativement plus faible », a déclaré Michael Niggemann, directeur des ressources humaines, rappelant que la reprise s’annonce lente.

Si l’honnêteté des propos à été saluée par certains syndicats, peu prédisent des accords sur le sujet d’ici la prochaine Assemblée générale le 25 juin. Un point de vue commun est « très loin » d’être atteignable selon le président d’UFO, l’externalisation des contrats de pilotes sera « totalement inacceptable » selon celui de VC même si ces pourparlers « au sommet ont montré que nous voulons et trouverons ensemble une solution ». Chez Verd.i, on souligne être « conscients de la situation financière difficile, mais nous attendons également des concepts de réorganisation substantiels au-delà de la simple économie de personnel ».

Après avoir prévu d’ici la fin du mois de juin de proposer 2000 vols par semaine vers environ 130 destinations, le groupe allemand a annoncé la semaine dernière une « augmentation significative » de son offre d’ici septembre, avec un objectif affiché : offrir le plus de destinations possible. Ainsi à la rentrée, 90% de toutes les destinations court et moyen-courrier initialement prévues et 70% des destinations long-courriers seront à nouveau desservies. Rappelons que le groupe s’attend toujours officiellement à ce que 300 avions restent cloués au sol en 2021, et 200 en 2022. « Même après la fin de la crise, qui devrait se terminer en 2023 », il estime que sa flotte restera amputée de 100 appareils.

Le groupe Lufthansa veut supprimer 20.000 postes 1 Air Journal

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