La Commission européenne et le Japon ont signé un accord sur la sécurité de l’aviation civile, qui resserrera encore leurs liens de coopération et renforcera la compétitivité du secteur de l’aviation de l’UE. La réouverture des frontières nippones au trafic aérien régulier se fait cependant toujours attendre.

Un an et demi après l’entrée en vigueur de l’accord de partenariat économique UE-Japon et le début de la mise en œuvre de l’accord de partenariat stratégique, l’accord aérien bilatéral sur la sécurité de l’aviation civile (BASA) annoncé le 22 juin 2020 « aidera les fabricants de produits aéronautiques de l’UE à accroître leurs échanges et leur part de marché sur le marché japonais ». Des règles communes faciliteront la coopération entre les entreprises européennes et japonaises, et allégeront la charge administrative qui pèse sur les autorités, en créant de meilleures perspectives d’investissement et en renforçant la prospérité et la croissance économiques.

Le BASA vise principalement à faciliter le commerce des aéronefs et des produits connexes. Il « supprimera les doubles emplois superflus dans les activités d’évaluation et d’essai des produits aéronautiques, réduira les coûts pour les autorités et le secteur de l’aviation et encouragera la coopération entre les autorités de l’aviation civile de l’UE et du Japon ». Le BASA réduira d’autre part « considérablement » les délais nécessaires aux fabricants de produits aéronautiques pour l’obtention des autorisations d’exportation vers le Japon. Il apportera dans le même temps « davantage de sécurité juridique, y compris en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle (DPI), renforçant ainsi coopération entre les entreprises de l’UE et du Japon ».

Moins d’un an après la signature du partenariat UE-Japon pour une connectivité durable et des infrastructures de qualité, le BASA renforcera également la connectivité des transports, « conformément à la stratégie de l’UE visant à relier l’Europe à l’Asie ». L’accord jouera donc un rôle important pour « aider le secteur à sortir de la crise actuelle » liée à la pandémie de Covid-19, souligne la Commission dans un communiqué. Et la signature de l’accord « témoigne de la confiance mutuelle et de l’engagement réciproque » d’approfondir le partenariat stratégique.

La commissaire aux transports, Mme Adina Vălean, a déclaré : « cet accord va faciliter l’accès de notre secteur de l’aviation au marché japonais des produits aéronautiques, en aidant ce secteur durement touché à surmonter la crise. En outre, nous intensifions la coopération entre l’UE et les autorités japonaises de l’aviation afin d’atteindre un niveau encore plus élevé de sécurité de l’aviation civile et de compatibilité environnementale ».

Cet accord entre l’UE et le Japon constitue « une autre réalisation majeure » de la stratégie de l’aviation pour l’Europe de la Commission, qui vise à générer de la croissance pour les entreprises européennes, à favoriser l’innovation et à permettre aux passagers de profiter de vols plus sûrs, plus propres et moins chers. Mais si les relations industrielles entre les deux géants s’améliorent, il n’en est toujours pas de même pour les passagers aériens durant cette période post-pandémie.

La situation est loin d’être réglée au Japon, notamment en raison de l’âge moyen de sa population, mais pour le président du European Business Council Michael Mroczek, les restrictions de voyage actuelles (111 pays dont la France interdits sauf cas particuliers) « ne semblent pas vraiment fondées, et certaines entreprises européennes craignent que de nouvelles restrictions puissent être imposées de manière arbitraire à l’avenir ». Une réouverture générale des frontières aux voyageurs lambda n’est toujours pas annoncée, même si le pays discute de « bulles » bilatérales avec des pays comme la Nouvelle Zélande, le Vietnam ou la Thaïlande entre autres (avec un nombre limité de passagers).

Europe – Japon : un accord aérien mais toujours des frontières 1 Air Journal

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