Les pilotes basés en Irlande de la compagnie aérienne low cost Ryanair ont à leur tour accepté une baisse de salaire éloignant la perspective de licenciements. Mais le maintien par le gouvernement local de la quarantaine pour les visiteurs l’irrite au plus haut point, même si sa levée est à l’étude pour jeudi prochain. 

Après leurs collègues du Royaume Uni, les pilotes de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés dans les aéroports de l’île Emeraude ont voté « à 100% » en faveur d’un accord de 4 ans, qui comprend une réduction de salaire de 20% (restaurés ensuite) ainsi que des « améliorations de la productivité » sur les plannings, des jours de travail flexibles et des congés annuels « pour minimiser les pertes d’emplois des pilotes britanniques ». Cet accord donne à Ryanair selon son communiqué du 3 juillet 2020 « un cadre pour flexibiliser ses opérations » pendant la pandémie de Covid-19, et « une voie vers la reprise » lorsque l’activité reviendra à la normale dans les années à venir.

Ryanair a également signé des accords avec le syndicat Fórsa pour le personnel de cabine irlandais et le syndicat UNITE pour celui britannique, sur des réductions de salaire allant jusqu’à 10%, entièrement rétablies sur 4 ans, « ainsi que des améliorations de la productivité pour sauver des emplois. Ces accords concernant le personnel de cabine sont actuellement en cours de vote par les employés.

Ces accords « démontrent que les pilotes Ryanair souhaitent travailler avec la compagnie aérienne pendant la crise de Covid-19, où Ryanair acheminera 50% de trafic en moins, à des tarifs nettement inférieurs dans un avenir prévisible », souligne le communiqué de la low cost.

Le CEO Eddie Wilson a déclaré : « nous nous félicitons des résultats de cette semaine en Irlande et au Royaume-Uni d’acceptation d’un accord de 4 ans sur des réductions de salaire de 20% et des améliorations de la productivité sur les plannings (…) pour sauver le maximum d’emplois pilotes irlandais et britanniques. La force de cette acceptation démontre l’engagement de nos pilotes en Irlande et au Royaume-Uni à travailler avec Ryanair alors que nous progressons dans cette crise au cours des prochaines années ».

La compagnie aérienne demande en revanche une nouvelle fois au gouvernement irlandais de lever au plus vite la quarantaine de 14 jours imposée à tous les visiteurs, alors que l’Europe a rouvert ces frontières à la mi-juin et que le Royaume Uni vient d’annoncer la suspension de la mesure pour une quarantaine de pays dont la France. Le premier ministre Leo Vadakar avait évoqué le 9 juillet pour une éventuelle décision sur sa levée ; pas assez rapide, estime Ryanair, qui déplore en outre la position des autorités sanitaires locales (déconseillant les voyages en Europe) à l’opposé de celle prise par l’UE.

Selon Eddie Wilson, L’Irlande doit désormais « suivre les conseils scientifiques de l’Europe et autoriser les voyages en avion à destination et en provenance d’autres pays de l’UE, en appliquant les principes scientifiques pour la sécurité des voyages en avion promulgués par l‘ECDC et l’AESA le 20 mai dernier ». Les citoyens européens et leurs familles volent désormais pour leurs vacances à travers l’Europe, a-t-il ajouté, appelant le nouveau ministre des Transports Eamon Ryan et le ministre de la Santé Stephen Donnelly « à adopter la même science européenne qui s’applique dans tous les autres pays de l’UE, éliminer la quarantaine ratée de l’Irlande, et supprimer toutes les restrictions de vol pour les familles irlandaises voyageant en Europe pour des vacances bien méritées et bien méritées en juillet et août ».

On retiendra aussi l’annonce par Ryanair de prochaines poursuites devant la justice européenne contre TAP Air Portugal, dont la renationalisation annoncée vendredi entrainera une prise de participation à hauteur de 55 millions d’euros, l’Etat montant à hauteur de 72,5% dans le capital de la compagnie nationale. Comme la low cost l’avait annoncé après les aides accordées à Air France, KLM ou Lufthansa entre autres, elle entend dénoncer des « aides illégales » et milite pour un « traitement équitable au Portugal pour les compagnies aériennes qui y créent des emplois et amènent des millions de voyageurs ».

Ryanair et l’Irlande : pilotes OK, frontières non 1 Air Journal

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