Un sondage de l’Association du transport aérien international (IATA) montre une baisse du nombre de personnes pensant ne pas voyager en avion une fois la pandémie de Covid-19 maitrisée. Mais les préoccupations quand au risque de contamination durant le vol est toujours présent.

Le sondage effectué dans 11 pays durant la première semaine de juin 2020, sur des personnes ayant pris au moins un vol depuis juillet 2019, évaluait les préoccupations des voyageurs durant la pandémie et les possibles calendriers de retour aux voyages. Alors que près de la moitié des personnes sondées (45%) ont indiqué qu’ils recommenceraient à voyager seulement « quelques mois après la fin de la pandémie », ce chiffre a selon l’IATA diminué de façon importante depuis le sondage d’avril (61%). Dans l’ensemble, les résultats du sondage « démontrent que les gens n’ont pas perdu le goût des voyages, mais qu’il y a des obstacles qui empêchent le retour au niveau de voyage d’avant la crise » :

  • La majorité des voyageurs sondés prévoient de recommencer à voyager pour voir leurs parents et amis (57%), prendre des vacances (56%) ou faire des affaires (55%) dès que possible une fois que la pandémie sera terminée.
  • Mais 66% disent qu’ils vont voyager moins pour les loisirs et les affaires dans le monde d’après la pandémie.
  • Et 64% indiquent qu’ils vont retarder leurs voyages jusqu’à ce que la situation économique s’améliore (sur le plan personnel et général).

« La crise pourrait avoir des répercussions prolongées. Les passagers nous disent qu’il faudra du temps avant qu’ils ne renouent avec leurs anciennes habitudes de voyage. Plusieurs compagnies aériennes s’attendent à ce que la demande ne revienne pas au niveau de 2019 avant 2023 ou 2024 », explique Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA. « Plusieurs gouvernements ont réagi par des bouées de sauvetage financières ou d’autres mesures d’aide au plus fort de la crise. Alors que certaines parties du monde entreprennent un long rétablissement, il est essentiel que les gouvernements maintiennent leur engagement. Des mesures d’aide continues comme l’allègement de la règle “on l’utilise ou on le perd” sur l’utilisation des créneaux, la réduction des taxes ou les mesures de réduction des coûts seront essentielles pour un certain temps »,

Les voyageurs prennent des précautions pour se protéger de la COVID-19, et 77% d’entre eux disent qu’ils se lavent les mains plus fréquemment ; 71% évitent les grands rassemblements et 67% ont porté un masque en public. Quelque 58% des personnes interrogées ont déclaré avoir évité de voyager en avion, tandis que 33% suggèrent qu’ils vont éviter les voyages à l’avenir, comme façon de réduire les risques de contracter la COVID-19.

Les voyageurs ont mentionné trois préoccupations principales :

À l’aéroport Dans l’aéronef
1. Se trouver dans un autobus ou un train surchargé en route vers l’aéroport (59%) 1. Être assis à côté de quelqu’un qui pourrait être infecté (65%)
2. Faire la file au comptoir d’enregistrement, aux contrôles de sécurité ou des frontières ou à
l’embarquement (42%)
2. Utiliser les toilettes de l’avion (42%)
3. Utiliser les toilettes de l’aéroport (38%) 3. Respirer l’air qui circule dans l’avion (37%)

Si on leur demande d’énumérer les trois principales mesures qui les rassureraient, 37% des passagers mentionnent le dépistage de la COVID-19 aux aéroports de départ, 34% sont en faveur du port du masque obligatoire, et 33% mentionnent les mesures de distanciation sociale. Les passagers eux-mêmes sont disposés à jouer un rôle pour assurer la sécurité du vol, en :

  1. faisant contrôler leur température corporelle (43%) ;
  2. portant un masque durant le voyage (42%) ;
  3. s’enregistrant en ligne pour réduire les interactions à l’aéroport (40%) ;
  4. subissant un test de dépistage de la COVID-19 avant le voyage (39%) ;
  5. désinfectant la place dans l’avion (38%).

« Il est clair que les gens sont préoccupés par la COVID-19 lorsqu’ils voyagent. Mais ils sont aussi rassurés par les mesures pratiques mises en place par les gouvernements et l’industrie en vertu des orientations du document Paré au décollage élaboré par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Cela nous dit que nous sommes en bonne voie de restaurer la confiance qui entoure les voyages. Mais il faudra du temps. Pour optimiser l’effet, il est essentiel que les gouvernements déploient ces mesures à l’échelle mondiale », a déclaré Alexandre de Juniac.

Le sondage fait aussi ressortir « quelques enjeux clés pour restaurer la confiance », pour lesquels l’industrie devra communiquer plus efficacement les faits. Les principales préoccupations à bord des avions sont les suivantes :

– La qualité de l’air en cabine : les voyageurs ne sont pas fixés en ce qui concerne la qualité de l’air de la cabine. Alors que 57% d’entre eux croient que l’air est dangereux, 55% indiquent qu’ils comprennent que l’air est aussi sain que dans les salles d’opération des hôpitaux. En fait, la qualité de l’air dans les aéronefs modernes est de loin meilleure que dans la plupart des environnements fermés. Il est remplacé par de l’air frais toutes les deux ou trois minutes, alors que dans la plupart des immeubles de bureaux, l’échange s’effectue deux ou trois fois par heure. De plus, des filtres HEPA (filtre à haute efficacité pour les particules de l’air) capturent plus de 99,999 % des microbes, y compris le coronavirus.

– La distanciation sociale : les gouvernements recommandent de porter un masque (ou un couvre-visage) lorsque la distanciation sociale n’est pas possible, comme c’est le cas dans les transports publics. Cela est conforme avec les orientations de Paré au décollage des experts de l’OACI. De plus, alors que les passagers sont assis à proximité les uns des autres à bord de l’avion, le flux d’air dans la cabine se fait du plafond vers le plancher. Cela limite la dissémination potentielle des virus ou des germes vers l’arrière ou l’avant de la cabine. Il y a plusieurs barrières naturelles à la transmission du virus à bord, dont l’orientation des sièges vers l’avant (qui réduit les interactions face à face), les dossiers des sièges qui réduisent la transmission d’une rangée à l’autre et les mouvements limités des passagers dans la cabine.

Il n’y a pas d’exigence de distanciation sociale à bord des aéronefs « de la part des autorités hautement respectées de l’aviation, comme la Federal Aviation Administration des États-Unis, l’Agence européenne de la sécurité aérienne ou l’OACI », rappelle l’IATA.

IATA : l’envie de voyager est toujours là mais… 1 Air Journal

@AJ