Le groupe LATAM Airlines a ajouté sa filiale brésilienne à celles ayant demandé la protection contre les créanciers, un cabinet d’audit estime possible une disparition de la low cost AirAsia, et la levée de l’interdiction de vol d’Air Namibia ne rassure pas sur son avenir.

Face à l’impact de la pandémie de Covid-19, LATAM Airlines avait annoncé fin mai son recours au Chapter 11 pour protéger contre les créanciers ses filiales au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux Etats-Unis. Cette « réorganisation et restructuration volontaires aux Etats-Unis, avec le soutien des familles Cueto et Amaro et de Qatar Airways », deux de ses plus gros actionnaires, n’a pas empêché le mois dernier LATAM Argentina de cesser ses opérations. 

Et mercredi, c’était au tour de LATAM Airlines Brazil de recourir à la procédure du Chapter 11, « une étape naturelle à la lumière de la pandémie et qui offre la meilleure option pour accéder au financement DIP proposé qui fournira les outils pour s’adapter à cette nouvelle réalité » selon son communiqué aux investisseurs. Le groupe aérien leader en Amérique latine promet que ces décisions financières ne l’empêcheront pas de continuer à voler.

Sale temps pour LATAM, AirAsia et Air Namibia 1 Air Journal

©Airbus

Basé à Kuala Lumpur, le groupe low cost AirAsia est en bien mauvais état ; après l’annonce d’une perte de 187 millions de dollars au premier trimestre, l’audit du cabinet Ernst & Young a émis « des doutes » sur sa capacité à survivre, son passif actuel étant supérieur à son actif de 430 millions – entrainant une chute de 18% du cours de son action.

Le fondateur et CEO Tony Fernandes est monté au créneau pour rappeler les mesures déjà prises pour faire face à la crise sanitaire, notamment la suppression de 7,5% des effectifs. « Nous n’avons pas eu de revenus pendant quatre mois, cela ne veut pas dire que notre passif excédera nos actifs à tout jamais », a-t-il expliqué, annonçant des pourparlers en cours avec des prêteurs locaux et internationaux qui pourraient permettre à AirAsia de lever 230 millions de dollars (« et peut-être le double dans six mois »). Le dirigeant a insisté sur le fait que la majorité du réseau d’AirAsia (y compris ses filiales dans la région) est domestique, et que « nous savons que les vols internationaux c’est pour bientôt ».

Enfin en Afrique, une décision de justice a levé mercredi l’interdiction de vol signifiée la veille à Air Namibia, qui n’avait selon le ministère des transports plus les moyens financiers d’assurer « un service sûr, satisfaisant et fiable », et n’avait pas passé un audit de sécurité IOSA (avec menace de suspension de licence à la clé pour le 22 juillet). Malgré des ressources déjà mises à mal avant la crise sanitaire, la compagnie a argué que les vols intérieurs opérés ces dernières semaines lui permettaient au moins des rentrées d’argent ; elle aurait perdu près de 60 millions d’euros depuis le début de la pandémie.

Déjà le mois dernier, le président de Namibie Hage Geingob demandait « la liquidation et la restructuration urgentes » de la compagnie nationale, qui était encore en 2018 classée troisième meilleure compagnie régionale d’Afrique par Skytrax. Elle avait profité en début d’année d’une nouvelle injection de capital, à hauteur de 34 millions d’euros ; mais selon le ministre des finances, Air Namibia n’a pas contribué depuis 29 ans au trésor public.

Sale temps pour LATAM, AirAsia et Air Namibia 2 Air Journal

©Airbus