L’activité touristique en France devrait reculer d’environ 25% au premier semestre, résistant mieux que ses voisins européens à l’impact de l’épidémie de coronavirus «grâce à un marché domestique solide», a estimé le secrétaire d’État en charge du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, à l’issue la semaine dernière d’un Comité de filière Tourisme.

Au niveau des «recettes (touristiques) internationales cumulées de janvier à juin 2020 de la France», selon les premières estimations, la perte est de l’ordre «de 50%» avec 12,3 milliards contre 25,5 milliards l’an passé, alors que le recul devrait atteindre 98% en Espagne, a-t-il détaillé. «Grâce à son marché domestique solide», a-t-il ajouté, la France «résiste mieux que ses voisins européens» et «se situera, je pense, plutôt autour de 25%», contre 50% pour l’Espagne et 75% en Italie.

Cet été, «les Français ont répondu à l’appel pour un été bleu, blanc, rouge» ce qui «a permis de compenser en partie la moindre arrivée» des touristes étrangers, a poursuivi Jean-Baptiste Lemoyne en faisant toutefois état «d’importantes disparités». Il a ainsi donné l’exemple du taux d’ouverture des hôtels, qui s’élève au niveau national à 80%, mais culmine à 98% sur le littoral, pour redescendre entre 27 et 29% pour un cinq étoiles en région parisienne.

Dans une interview à l’Echo Touristique, Frédéric Pilloud, directeur du digital chez MisterFly, confirme la bonne fréquentation de l’Hexagone par les Français cet été : « La France truste 31% des réservations, soit le double de l’an dernier. Nous survendons la France continentale, Corse incluse. Suivent, parmi les rares destinations ouvertes, la Grèce, la Tunisie et le Portugal. Le Sénégal aussi, grâce à la clientèle ethnique. Les Dom-Tom sont assez décevantes, d’autant qu’elles font partie des rares îles lointaines ouvertes. La dernière minute domine. 62% des réservations réalisées la première semaine de septembre visent des départs en septembre, contre 30% habituellement. 20% des départs en octobre. Les Français ne se projettent pas. Même pas jusqu’à la Toussaint ».

Fabrice Dariot, patron de l’agence Bourse des vols, place la France et aussi les Dom-Tom parmi les bonnes ventes estivales : « L’été tourmenté 2020 aura vu le triomphe de la « France et ses îles » en matière de vol sec. La clientèle, en proie au doute et aux informations sanitaires et consulaires fluctuantes, a choisi des destinations rassurantes : la France continentale, la Corse, les Antilles françaises. Les pays européens gréco-latins ont aussi su séduire et convaincre nos compatriotes : Italie, Espagne, Grèce, Portugal tirent leur épingle du jeu. La Tunisie est le seul pays du Maghreb à avoir gardé un flot d’activité estival. Les grands absents de l’été sont l’Algérie, le Maroc, les Usa, le Canada et la Thaïlande. L’été 2020 n’aura pas été un grand millésime pour la Guyane et la Réunion ». Enfin, le volume global d’activité des ventes en ligne de vol sec représente moins de la moitié de celui de 2019 chez Bourse des vols.

France : un recul de l'activité touristique de 25% au premier semestre 2 Air Journal

@BDV