Lufthansa, premier groupe de transport aérien européen, sauvé de la faillite par l’État allemand, a annoncé hier des milliers de suppressions d’emplois supplémentaires, face à une reprise «nettement plus lente qu’attendue» après l’arrêt quasi-total des vols dû au coronavirus.

Le groupe allemand perd actuellement 500 millions d’euros par mois. Ses compagnies aériennes -l’allemande Lufthansa, la low cost Eurowings, l’autrichienne Austrian Airlines, la belge Brussels Airlines et la suisse SWISS- vont se séparer à terme de 150 avions, contre 100 prévus initialement, ce qui entraînera «une augmentation» du nombre de «postes excédentaires» par rapport aux 22.000 déjà annoncés.

Le nombre exact de suppressions de postes visés n’a pas été communiqué, mais son directoire réuni hier au siège social à Francfort assure dans un communiqué vouloir trouver des accords pour « limiter le nombre de licenciements secs », notamment à travers plus de temps partiel et donc des coupes de salaire. Ces négociations n’avancent que lentement. D’ici le premier trimestre 2021, le groupe veut avoir supprimé 20 % des emplois-cadres.

Retrait de tous les A380
L’ensemble des 14 super-jumbos Airbus A380 de Lufthansa resteront cloués au sol sur le long terme : ils sont « retirés du planning » et ne pourront être réactivés qu’en cas d’une reprise « surprenante », a précisé hier la compagnie allemande dans un communiqué. Elle avait déjà définitivement sorti de sa flotte six A380 au début de la pandémie du coronavirus.

Les retraits d’avions vont peser sur le bilan au troisième trimestre à hauteur de jusqu’à 1,1 milliard d’euros.  Le groupe Lufthansa avait déjà subi une perte nette de 3,4 milliards d’euros pour les six premiers mois, dont 1,7 milliard au deuxième trimestre, quand le pic de la pandémie avait entraîné l’arrêt quasi total de l’aviation mondiale (pour comparaison, le groupe Air France-KLM avait perdu 4,41 milliards d’euros au premier semestre, le groupe IAG 3,8 milliards).

Après une légère reprise estivale, la demande reste plombée sous l’effet d’obligations de quarantaine et d’avertissements de voyage du gouvernement allemand. Au quatrième trimestre, le groupe allemand ne s’attend désormais plus qu’à une offre représentant 20 % à 30 % du niveau de l’année dernière, alors que le groupe comptait précédemment atteindre 50 %. « Les chiffres des réservations et de passagers baissent à nouveau avec la fin de la période de voyages » des vacances estivales, annonce-t-il. Désormais, son directoire veut limiter l’hémorragie des pertes d’argent à 400 millions d’euros par mois cet hiver et vise une rentrée d’argent « courant 2021 », en supprimant plus d’emplois et en réduisant davantage la flotte du groupe.

Lufthansa va supprimer plus d'emplois et réduire davantage sa flotte 1 Air Journal

A380 ©Lufthansa