Le crash en décembre 2016 d’un ATR-42-500 de la compagnie nationale Pakistan International Airlines (PIA), qui avait fait 47 morts, était dû à un défaut de maintenance, a conclu un rapport d’enquête.
Le vol PK661, qui reliait la région montagneuse de Chitral (nord) à la capitale Islamabad, s’était écrasé dans une zone reculée du district d’Abbottabad, dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa.
Le rapport du Comité d’enquête sur les accidents aériens, rendu public jeudi au Pakistan, indique que l’accident a été causé par au moins deux «anomalies techniques», dont la fissure d’une pale d’hélice, et peut-être une troisième. Il met en cause les équipes d’ingénieurs de PIA en charge de la maintenance un mois avant le crash, qui n’ont pas remplacé la pale même si «les critères pour un changement étaient remplis».
Pour sa part, PIA a reconnu que la concomitance de «trois défauts cachés» en était à l’origine. «Si un seul de ces facteurs avait joué de manière isolée, les conséquences n’auraient pas été aussi dévastatrices», a affirmé la compagnie dans un communiqué.
Frappée par de multiples scandales ces dernières années, PIA est revenue tragiquement au cœur de l’actualité en mai 2020 quand l’un de ses A320 s’est écrasé à Karachi (sud), faisant 98 morts. Un rapport préliminaire a imputé la responsabilité de cet accident à la déconcentration des pilotes et à l’absence de réactivité des contrôleurs aériens.
Un scandale national a éclaté peu après, quand il est apparu que des dizaines de pilotes pakistanais étaient soupçonnés de posséder de fausses licences. PIA a alors été interdite de vol pendant six mois dans l’Union européenne puis aux États-Unis. Le ministre pakistanais de l’Aviation, Ghulam Sarwar Khan, a estimé en juin qu’environ 260 des 860 pilotes actifs dans le pays possédaient une fausse licence, ou l’avaient obtenue en trichant aux examens. Une enquête portant sur PIA a ensuite établi que 17 de ses pilotes avaient des licences douteuses, sept d’entre eux étant licenciés pour cette raison.
FL350 a commenté :
22 novembre 2020 - 12 h 13 min
Le Pakistan ayant décrété le boycott des produits français, désormais il n’y aura même plus de maintenance du tout !
Pas un problème ! a commenté :
22 novembre 2020 - 12 h 58 min
ATR étant franco- italien a 50/50, on n’aura qu’à envoyer là-bas des équipes d’ingénieurs/ techniciens 100% italiennes et le tour est joué.
FL350 a commenté :
22 novembre 2020 - 15 h 52 min
Non, car les composants Made in France restent du Made in France, même convoyé par des italiens.
Le problème s’applique également à leur flotte d’Airbus.
Comme quoi il faut bien réfléchir avant de s’exciter et de brandir des menaces anti-françaises.
Justin Fair a commenté :
24 novembre 2020 - 8 h 43 min
“l’accident a été causé par au moins deux «anomalies techniques», dont la fissure d’une pale d’hélice, et peut-être une troisième. Il met en cause les équipes d’ingénieurs de PIA en charge de la maintenance un mois avant le crash, qui n’ont pas remplacé la pale même si «les critères pour un changement étaient remplis».”
“Pale d’hélice” ou “aube de l’étage1” de la turbine?
Dès 2017:
La commission d’enquête a maintenant émis deux recommandations de sécurité provisoires, indiquant que:
(a) La séquence d’événements a été lancée avec le délogement d’une des aubes de l’étage de turbine 1 (PT-1), dans le moteur numéro un (moteur gauche) en raison de la fatigue.
(b) Ce délogement d’une pale a entraîné l’arrêt du moteur en vol et a contribué au comportement erratique / anormal de l’hélice du moteur numéro un.
(c) Selon le bulletin de service, ces aubes de turbine devaient être remplacées après 10 000 heures d’utilisation immédiate. Le moteur en question était en maintenance le 11 novembre 2016. À ce moment-là, ces pales avaient 10 004,1 heures (A remplacer). Cette maintenance aurait dû être entreprise à ce moment-là mais elle a été omise.
(d) L’avion a donc volé environ 93 heures après ladite activité de maintenance avant son crash, le 7 décembre 2016.
(e) L’absence de cette opération met en évidence un manquement de la part de PIA (maintenance et assurance de la qualité) ainsi que une éventuelle insuffisance / manque de supervision de la part de la CAA du Pakistan.