Certains salariés d’ADP Ingénierie protestent contre un projet de licenciement des 339 salariés de la filiale à 100% du groupe ADP, qui vient d’annoncer un accord sur les départs volontaires.

Il y a deux semaines, ADP annonçait la signature d’un accord de rupture conventionnelle collective à l’unanimité des organisations syndicales représentatives, fixant à 1150 le nombre maximum de départs volontaires (sur les 6250 employés en France), dont 700 ne seront pas remplacés. Mais dès le lendemain selon le communiqué des salariés (repris entre autres par la CGT), Xavier Hurstel, Directeur Général Adjoint du Développement du Groupe ADP et PDG d’ADP Ingénierie, aurait annoncé « la liquidation et la fermeture de la société, et par conséquent, le licenciement de ses 339 salariés (dont 199 salariés de droit français) ». Ces salariés revendiquent un reclassement total au sein d’ADP SA « et refusent un sacrifice humain et industriel sur l’autel d’un capitalisme violent et court-termiste ». Aucune annonce officielle de cette fermeture d’ADP-I n’a été faite à ce jour.

Le Groupe ADP « communique haut et fort dans les médias la qualité de son dialogue social et l’absence de départs contraints. La réalité est toute autre pour les salariés d’ADP Ingénierie dont les organisations syndicales ne se sont jamais vues proposer le moindre dialogue ». La communication « faite sur YouTube le 10 décembre » (introuvable aujourd’hui NDLR) n’a pas fait la une de la Presse », déplorent les salariés. « Le Groupe ADP ne souhaite pas communiquer ? Pourtant, elle résonne, pour les salariés d’ADP Ingénierie, comme une injustice, un abandon déloyal. En effet, les plans stratégiques d’ADP Ingénierie ont toujours été validés et pilotés par le Groupe. Les salariés se sont appliqués à les mettre en œuvre avec de nombreux succès qui ont permis au Groupe ADP de développer son image à l’international ».

Les Salariés d’ADP Ingénierie se demandent aussi quelle sera « la réaction de l’État français, qui a dépensé plus de 200 milliards d’euros depuis le début de la crise pour soutenir l’économie (et dont le Groupe ADP a largement profité depuis 9 mois) et qui affirme que les salariés ne doivent pas être la « variable d’ajustement des difficultés économiques actuelles ? Le « Quoi qu’il en coûte ! » présidentiel semble déjà bien loin. Comment répondre aux enjeux technologiques et environnementaux immenses du transport aérien quand l’État approuve le démantèlement de l’ingénierie aéroportuaire française ? Quelles seront les conséquences du presque millier de pertes sèches d’emplois pour les bassins d’emploi autour des aéroports d’Orly et de Roissy CDG – 200 licenciements chez ADP Ingénierie (Projet de fermeture et de PSE) et 700 postes non remplacés chez ADP SA (RCC Groupe) ? »

Le Groupe ADP, via ses filiales ADP Ingénierie et Merchant Aviation, conçoit, aménage et développe des plateformes aéroportuaires dans le monde entier, avec une  participation dans plus de 750 projets au cours des 20 dernières années (par exemple Pékin-Daxing, Almaty au Kazakhstan ou la tour de contrôle de Port-au-Prince). Rassemblant plus de 40 nationalités différentes, ADP Ingénierie couvre un champ de compétences très large : missions d’audit et de conseil, conception architecturale et technique, supervision de travaux et d’assistance à maîtrise d’ouvrage ou encore maîtrise d’ouvrage déléguée (« project management »).

ADP : des licenciements en vue dans l’Ingénierie ? 1 Air Journal

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