La compagnie aérienne Air France s’apprêterait à délocaliser plus d’une centaine de postes dans ses activités comptables et financières vers la Hongrie, où les postes seraient à leur tour déplacés vers l’Inde. Et ce au moment où le ministre de l’économie répète qu’il va continuer à la soutenir, face à la recrudescence de la pandémie de Covid-19.

Quelques 135 postes dans l’hexagone seraient selon La Lettre A concernés par ces délocalisations au sein du service « Pilotage économique » de la compagnie nationale française, dont la grande majorité « au centre de services partagés (CSP) recettes commerciales » de Toulouse, mais aussi au siège à Roissy. Leur travail serait confié au CSP de Budapest, créé il y a plus de dix ans et dont la montée en grade était prévue avant la crise sanitaire. L’activité dans la capitale hongroise serait alors confiée à un sous-traitant en Inde, WNS, qui réalise depuis 2019 la comptabilité des recettes commerciales passagers d’Air France. Seulement « une cinquantaine de fonctions d’encadrement » seraient alors conservées en France. La compagnie aérienne ne fait aucun commentaire sur le sujet.

Toujours selon La Lettre A, les salariés de l’hexagone concernés par la manœuvre pourraient être licenciés, « aucun reclassement » n’étant apparemment prévu. Une affirmation fausse selon une source chez Air France, selon qui le changement entrera bien dans le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) lancé l’été dernier, et qui prévoit la suppression de 7580 postes d’ici 2022 au sein du groupe (HOP incluse).

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a de son côté répété hier sur BFM Business que le gouvernement va « continuer à soutenir Air France dans les mois qui viennent » : si la compagnie de l’alliance SkyTeam « a besoin de soutiens financiers supplémentaires de l’Etat, elle les obtiendra ». Bien sûr dans le respect des règles européennes, a précisé le ministre, l’UE ayant déjà donné en mai dernier son feu vert à l’aide publique de 7 milliards d’euros via un prêt d’actionnaire et un PGE.

Ces décisions sont justifiées par des questions de souveraineté, a souligné Bruno Le Maire : avoir une compagnie aérienne est « un élément indispensable » lorsqu’il y a des crises, « par exemple pour le transport de vaccins en urgence ».

Air France : délocalisation en vue dans la finance ? 1 Air Journal

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