Les Entreprises du voyage (EdV), qui représentent les agences de voyage françaises, appellent la France à adopter au plus vite un « certificat sanitaire digital » pour relancer l’aérien et le tourisme.

Pour les EdV, “il n’est pas concevable d’espérer une harmonisation mondiale. Les expériences récentes, soulignant le désordre dans la fermeture des frontières, excluent même une coordination européenne à moyen terme“. Selon l’organisation des voyagistes français, l’actuelle fermeture des frontières françaises aux voyageurs arrivant de pays hors de l’Union européenne (UE) n’est pas suffisante pour limiter la circulation du Covid-19. Plus de 80% des entrées en France s’effectuent par voie terrestre et il est impossible de contrôler les tests PCR de tous les voyageurs provenant d’un pays européen par voie terrestre. Au niveau des frontières aériennes internationales, il est facilement contournable en transitant par un autre pays de l’Union Européenne, affirment les EdV.

En outre, chaque Etat détermine les conditions sanitaires d’accès à son territoire. Ces conditions peuvent varier dans le temps en fonction de l’origine des voyageurs. Elles résident essentiellement en la fourniture de tests récents (PCR, antigéniques, détection des anticorps…). La preuve de vaccination sera probablement imposée par un certain nombre de pays, avec des critères variables : une injection, deux injections, date de la vaccination, type de vaccin…

Aussi, un « certificat sanitaire digital » permettrait de disposer “des informations à jour relatives aux tests et aux vaccinations“, font observer les EdV : “il pourrait être consulté facilement, sous forme de QR Code par exemple, au passage des frontières, à l’embarquement dans un avion, un bateau ou un moyen de transport terrestre en prenant en considération les exigences du pays de destination. Il serait procédé à la même consultation à l’arrivée dans le pays de destination“. Techniquement, la réalisation et la mise à jour de ce support digital “ne pose pas de problème majeur“, estiment les EdV, prenant pour exemple les « passeports vaccinaux » développés au Danemark et en Suède.

Créer un certificat sanitaire ne revient pas à se substituer à une politique publique, chaque Etat demeurant libre de décider des conditions d’accès à son territoire (vaccins, tests, nationalités…)“, soulignent les EdV. Et d’ajouter : “Première destination touristique mondiale en nombre de visiteurs, la France pourrait cesser d’opposer mobilité et sécurité sanitaire, en ne trainant pas les pieds sous de faux prétextes et en prouvant, au contraire, sa capacité d’anticipation“.

L’organisation des voyagistes français rappelle l’urgence de la situation actuelle du secteur du tourisme : en février 2020, 3 millions de Français sont partis en vacances à l’étranger ; ils seront moins de 200 000 en février 2021, et en Europe exclusivement. En février 2020, 5 millions d’étrangers sont venus en France; ils seront rares cette année.

Les voyagistes français favorables à l'adoption d'un "certificat sanitaire digital" 1 Air Journal

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