L’aéroport de Pointe à Pitre-Pôle Caraïbes a enregistré en en janvier une baisse de 31% de son trafic passager, malgré un regain touristique.

Avec 166.639 passagers en janvier 2021 contre 243.103 le même pois l’année dernière, le trafic passager de l’aéroport guadeloupéen reste « significativement en deçà » de son niveau d’avant la pandémie de Covid-19. Pourtant, jusqu’au retour des motifs impérieux début février, il avait connu une « embellie, profitant de l’attrait touristique de la Guadeloupe et des restrictions imposées aux autres destinations vacances, notamment les stations de ski », souligne un communiqué de la SAGPC : le trafic s’est redressé « temporairement », atteignant près de 70% de son niveau d’avant la crise sanitaire, soulignant l’attrait d’île des Antilles et sa « capacité de rebond du trafic aérien en l’absence de restrictions de voyage ».

La levée du confinement hexagonal et en Martinique à la mi-décembre 2020 a permis un rebond du trafic avec la Métropole en janvier 2021, bien que celui-ci reste encore inférieur de 15% au niveau observé l’an passé, avec un peu plus de 130.000 passagers contre près de 155.000 en 2020. Il s’agit cependant d’un rebond « important, qui laisse présager d’une tendance que l’on souhaite voir se concrétiser dès la crise sanitaire passée et les restrictions levées », juge le gestionnaire de l’aéroport. Dès le 15 décembre dernier, les compagnies aériennes opérant sur ce faisceau (Air France, Air Caraïbes et Corsair) ont immédiatement revu leur offre à la hausse, proposant ainsi sur l’ensemble du mois de janvier 95% de l’offre de sièges de 2020.

Le lancement de la liaison vers l’aéroport Paris-CDG par Air France, en parallèle de ses 2 vols quotidiens vers Orly, a notamment permis à la compagnie nationale d’augmenter significativement sa capacité sur l’axe Paris – Pointe à Pitre, avec 42% de sièges supplémentaires. Les coefficients de remplissages restent cependant de plus de 11 points inférieurs ceux observés l’an passé sur ce faisceau, à 79% en janvier 2021 contre 90% en 2020. Cet écart s’explique « non seulement par la difficulté des passagers à programmer leurs voyages dans un laps de temps très court, soit 15 jours entre l’annonce de la levée du confinement et sa levée effective, mais également par le retour, dès le 18 janvier, de restrictions sur les trajets transatlantiques, notamment la fin de validité des tests antigénique et l’engagement d’auto-isolement de 7 jours à l’arrivée ». Le retour des motifs impérieux, entrés en application dès le 2 février, a mis un « coup d’arrêt brutal à cette fragile reprise », laissant entrevoir des niveaux de trafic, pour les mois à venir, comparables aux pires mois de l’année 2020.

Le réseau régional affiche 66% de son niveau de janvier 2020

Le trafic vers les Iles du Nord (Saint Martin Grand Case et Saint Barthélémy) est en baisse de 16%, avec un peu plus de 10.000 passagers contre environ 12 000, l’an passé à la même période, masquant cependant une grande disparité. Le trafic vers Saint Barthélémy, destination soumise à moins de restrictions et qui a vu son offre aérienne augmenter en janvier, est la seule destination du réseau au départ de l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes à connaitre une croissance, avec +10% de passagers supplémentaires. Cette singularité s’explique par la conjonction probable de 2 facteurs : d’une part le report de voyageurs guadeloupéen vers cette destination au détriment des destinations caribéennes encore fermées au tourisme, et d’autre part l’augmentation du nombre de passagers en connexion vers Saint Barthélémy, en provenance de Paris. La liaison vers Saint Martin-Grand Case, en revanche, enregistre une diminution de -23%, toujours soumise à motifs impérieux et restrictions de voyage.

Vers la Martinique et la Guyane, le trafic reste en recul de 40% en janvier (21.200 passagers transportés contre 35.200 l’an passé), « toujours fortement impacté par la situation sanitaire et les restrictions limitant les déplacements depuis et vers la Guyane ».

Vers l’Amérique du Nord et la Caraïbe, le trafic reste au point mort « en raison des fermetures de frontières des pays concernés, toujours en vigueur à fin 2020 ». A fin janvier, le trafic est toujours quasiment inexistant vers ces destinations et les mesures de restriction, à l’entrée ou en provenance de ces pays, ne devraient pas permettre d’envisager une reprise des liaisons avant le printemps, dans le meilleur des cas. L’absence de vols sur ce réseau représente une perte de plus de 21.000 passagers, générant près du tiers de la baisse de trafic (près de 10% sur les 31% de baisse globale du trafic).

L’Europe à -83% : c’est une courte reprise dont a profité Air Belgium, qui, dès la mi-janvier, a dû reprendre des rotations triangulaires avec Fort de France, face au faible remplissage des vols en provenance de Belgique, avant de devoir stopper totalement suite à l’instauration de motifs impérieux de voyage pour l’ensemble de la population Belge. A cette diminution s’ajoute l’absence de tourisme de croisière, faisant baisser le faisceau Europe de 83%, ce qui représente une perte de 12.000 passagers.

Le transport de fret affiche -6% en janvier ; il reste, mais dans une moindre mesure, affecté par la crise sanitaire, avec une baisse de volume de -6%, mais la tendance est plus fortement marquée sur le fret à l’export qui enregistre une baisse de -23% contre -3% pour le fret à l’import.

Guadeloupe : le trafic aérien toujours déprimé 1 Air Journal

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