Les professionnels de l’aérien redoutent un grand embouteillage cet été dans les aéroports européens, avec des flux de voyageurs revenant en nombre qui risquent d’être étranglés par la « multiplicité des contrôles ».

Actuellement, avec seulement 20% du trafic par rapport à l’avant-Covid, les passagers en provenance de l’espace Schengen peuvent déjà subir jusqu’à deux heures d’attente et de formalités à leur arrivée à Paris-Charles de Gaulle. A l’approche des grands départs de l’été, les acteurs aéroportuaires demandent au ministère de l’Intérieur et la Police aux frontières d’alléger les vérifications. A mieux, espèrent-ils, la mise en place du « pass sanitaire européen » devra permettre de supprimer certaines étapes du contrôle sanitaire sur les vols intra-européens et d’accélérer un tant soit peu le flux des passagers.

Si les temps d’attente sont actuellement supportables, l’affluence de l’été les rendrait ingérables vu les contraintes qui se sont empilées depuis le début de la crise de la Covid-19, prévient Aéroports de Paris (ADP). «Nous avons une addition de contrôles qui sont imposés aux passagers en raison de la situation sanitaire, premier contrôle de police avec les passeports, puis test PCR obligatoire pour les gens qui viennent des pays écarlates (les plus à risque, NDLR), puis deuxième passage devant la police », fait observer le patron d’ADP, Augustin de Romanet, qui craint une « apocalypse du temps d’attente » cet été à Paris-CDG et Paris-Orly.

En raison des mesures de contrôle strictes instaurées pour tenter de juguler la pandémie, à commencer par les tests de dépistage et autres certificats sanitaires, le temps passé par les voyageurs dans les aéroports (enregistrement, sécurité, contrôle aux frontières, douane et récupération des bagages) a doublé entre 2019 et 2021, passant d’1h30 à 3h00 en moyenne « alors que les volumes de voyageurs ne représentent qu’environ 30 % de ceux d’avant le Covid-19 », selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui estime que l’attente pourrait être portée à 5h30 si la fréquentation revient à 75 % des niveaux de 2019 et « si les processus ne s’améliorent pas ».

Les contrôles « varient selon les points de départ et d’arrivée, sur la base de règles qui sont encore largement différentes et instables dans toute l’Europe », met en garde ACI-Europe, qui fédère 500 aéroports européens. « Le niveau d’incertitude et de complexité pour planifier un redémarrage reste hallucinant », souligne son directeur général Olivier Jankovec, pour qui « chaque jour qui passe rend plus réelle la perspective de voir les voyageurs subir un chaos de grande ampleur ».

Les aéroports redoutent d'interminables files d'attente cet été en raison des contrôles sanitaires 1 Air Journal

@AJ