Un jet privé s’est engagé sur la piste de l’aéroport de Genève-Cointrin alors qu’un avion de la compagnie aérienne low cost easyJet avait entamé son décollage, ce dernier devant effectuer un freinage d’urgence

A l’instar de celui de Paris-CDG l’année dernière entre des avions d’easyJet et United Airlines, l’incident du 2 juillet 2021 a fait plus de peur que de mal. A 9h47, un Learjet LJ40 de la société portugaise Omni à destination de Pise s’est engagé sur la piste 22 où un Airbus A320 de la low cost britannique transportant 165 passagers et 6 membres d’équipage vers Malaga avait entamé son décollage. Selon les premiers rapports sur l’incident, les pilotes d’easyJet ont alors dû effectuer un freinage d’urgence.

Le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE), qui a ouvert une enquête vendredi, parle d’un incident sérieux (Airprox), décrivant une « incursion sur piste 22 au niveau de la voie de circulation Y2 : présence inopportune d’un Learjet 40 dans l’aire protégée de la piste 22 dans laquelle un Airbus A320 se trouvait en phase de roulement au décollage ». Aucun autre détail n’est fourni par le SESE en attendant une enquête complète, mais les deux transporteurs ont reconnu la réalité de l’incident. Les passagers d’easyJet ont finalement quitté Genève dans un autre avion.

« L’enquête sur les causes de l’incident étant toujours en cours, il est prématuré d’anticiper d’éventuelles mesures supplémentaires », a déclaré dans la Tribune de Genève le porte-parole de l’aéroport Ignace Jeannerat. Mais il a précisé que suite à des accidents similaires en 2004 et 2015, « des barres d’arrêts illuminées sont en place à Genève Aéroport et activées selon les procédures définies. La majorité de ces barres existait avant 2015, il y a eu des compléments et évolutions ensuite. D’autre part, les procédures ont été adaptées et constatées par l’OFAC en avril 2020 ».

Les similitudes avec deux autres incidents avaient été évoquées par un enquêteur dans 20 minutes : en juillet 2015, un Cessna sur le point d’entrer sur la piste avait été stoppé in extremis alors qu’un A320 d’Aer Lingus décollait (son aile gauche était passée à 24 mètres du nez du petit avion), et en avril 2004, un ATR 42 d’Eurowings « ayant mal compris une instruction » s’était engagé sur la piste alors qu’un Boeing 737 de KLM amorçait son atterrissage (il avait remis les gaz). Personne n’a été blessé dans tous ces incidents.

Genève aussi a eu droit à une quasi-collision 1 Air Journal

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