Le patron de la compagnie aérienne low cost Ryanair pense inéluctable la consolidation du secteur, y compris pour ses rivales easyJet et Wizz Air dont une première tentative de rapprochement a échoué la semaine dernière.

Le refus la semaine dernière d’easyJet d’une proposition de « prise de contrôle préliminaire non sollicitée » a priori par la spécialiste hongroise du vol pas cher ne pouvait laisser Michael O’Leary silencieux : interrogé samedi par le Financial Times, le CEO de Ryanair Holdings pense que ces deux rivales « devront fusionner » ou être « retirées » du marché par d’autres compagnies, alors que l’industrie du transport aérien se consolide après le chaos laissé par la pandémie de Covid-19. Les groupes IAG (British Airways et Iberia entre autres), Air France-KLM ou Lufthansa « pourraient éventuellement » essayer d’acheter des rivales, « qu’il s’agisse de compagnies aériennes à bas prix concurrentes ou de petites compagnies aériennes » souligne-t-il, même si les trois possèdent déjà des filiales low cost (Vueling, Level, Transavia et Eurowings respectivement). « La consolidation doit se produire et se produira. C’est une fatalité, notamment en sortant de la Covid », a-t-il ajouté.

Le marché européen très fragmenté « n’est pas viable à long terme », poursuit le patron de Ryanair, même si à sa grande colère la plupart des gouvernements du continent sont venus financièrement à l’aide de leurs compagnies nationales. Une « combinaison » entre Wizz Air et easyJet « aurait du sens étant donné qu’ils exploitent tous deux des flottes entièrement Airbus et travaillent dans des zones géographiques largement distinctes », souligne-t-il. Avant de prévenir : « la question serait de savoir si Wizz améliorerait les coûts d’easyJet, ou si les coûts d’easyJet détruiraient la base de coûts de Wizz ».

Même s’il affirme que Ryanair n’est aujourd’hui « pas intéressée » pour le moment par les fusions et acquisitions (malgré son intérêt affiché publiquement pour Alitalia), Michael O’Leary révèle que la low cost irlandaise a tenté « à plusieurs reprises » de racheter Wizz Air à son investisseur américain et fondateur Bill Franke (Indigo Partners) « dans les années qui ont précédé sa cotation à Londres en 2015 »…

O’Leary : easyJet et Wizz Air doivent fusionner sinon… 1 Air Journal

©AJ/Airbus