Un Airbus A350-900 d’Air Caraïbes, réaménagé en avion médical, a réalisé une évacuation sanitaire inédite : il a transporté de Tahiti à Paris, sur plus de 16 000 km, huit malades de Covid-19 maintenus en coma artificiel, 37 soignants et deux tonnes de matériel médical. Jamais encore un avion civil, avec à son bord des équipes médicales dédiées, n’avait été transformé en service de réanimation sur une aussi longue distance.

Le vol BF5717 (*) a décollé vendredi peu avant minuit de Tahiti (samedi midi en métropole) pour atterrir ce dimanche matin à 9h48 à Paris-Orly, après une escale technique de deux heures hier à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Il aura fallu 12 heures à l’A350 pour rejoindre Pointe-à-Pitre, puis 8 heures pour arriver à Paris. Si l’escale en Guadeloupe a permis de refaire le plein de kérosène et changer l’équipage, elle est surtout nécessaire pour remplacer les 18 cylindres contenant près de 60 000 litres d’oxygène pour les malades.

« Sur une telle distance et avec autant de patients, c’est une première mondiale », a déclaré à l’AFP le docteur François Braun, président du SAMU Urgences de France et coordonnateur de cette opération baptisée Manuya (« santé » en tahitien). « C’est un avion qui est totalement transformé pour en faire un service de réanimation et apporter un niveau de soins comparable à ce qu’on trouverait au sol », a expliqué le Dr. Arnaud Derossi, directeur médical régional en Europe de la société International SOS, qui organise cette évacuation sanitaire. Financée par le ministère de la Santé, l’évacuation sanitaire a coûté 700 000 euros.

(*) Le vol a utilisé le code BF de French bee, filliale du groupe Dubreuil comme Air Caraïbes

Vidéo d’une évacuation sanitaire depuis la Guadeloupe